Les chuchotis du lundi : Frechon joue l’Italie à Saint-Tropez, Donckèle cuisinera parisien à Paris, le Nikki Beach accueille les grands, Paciello au Fouquet’s, la snackomanie selon Ravin, le Louvre fait place à Bocuse, Alléno privatise au déjeuner, l’empire Messina s’agrandit

Article du 24 juin 2019

Eric Fréchon joue l’Italie à Saint-Tropez

A l’Italien © GP

Nouvelle mode à Saint-Tropez : l’Italie gourmande vue par les trois étoiles français. Après la version d’Alain Ducasse, avec Cucina au Byblos, sous l’aile de Rocco Seminara, voilà Eric Frechon qui s’y colle avec « l’Italien cucina autentica », en lieu et place de deux boutiques sur le port, quai Jean Jaurès, pile à côté de sa « Petite Plage« . Le tout, sous la houlette d’Annie Famose et de son fils David Brémond, qui possèdent également le voisin Girelier. Au programme de cet Italien signé Frechon : artichauts poivrades frits à la puttanesca, beignets de fleurs de courgette et arrabiata épicée, pizzetta fumée à la tomate, burrata et basilic, risotto Carnaroli à l’encre de seiche et sauté d’encornets ou encore tonarelli cacio e pepe. Bref, une partition vraiment transalpine et assez singulière. Décor coloré et ensoleillé. On vous glisse le téléphone, pas encore officiel: 0489816191.

Arnaud Donckèle cuisinera parisien à Paris

Arnaud Donckèle © GP

« J’en avais assez de ne pas cuisinier l’hiver« , explique Arnaud Donckèle, qui prépare ardemment sa venue à Paris – où sont déjà présents sa femme et ses enfants – à l’automne 2020. Le chef de la Vague d’or à Saint-Tropez sera également celui du Cheval Blanc Paris intégré dans la Samaritaine et dont les travaux sont toujours en cours. Plusieurs restaurants sont prévus dans le futur bâtiment qui comportera un grand magasin et un hôtel de grand luxe sous l’aile de LVMH, avec une brasserie créative en étage et en galerie signée Paul Pairet, une autre, plus classique, au rez-de-chaussée avec Eric Kayser et Jean Imbert, une table gourmande de type brasserie chic dans l’hôtel Cheval Blanc et enfin la table dite Cheval Blanc elle-même, gouvernée par Arnaud Donckèle, qui devrait signer une carte de gourmandise parisienne. Sa fameuse bouillabaisse en trois temps de la Vague d’Or devrait être revue en matelote au vin rouge. Des essais sont en cours avec une équipe au fait de son sujet. « Quand ouvrira le Cheval Blanc, ajoute-il, on se sera entraîné depuis deux ans« .

Le Nikki Beach accueille les grands

Didier Aniès au Nikki Beach MC © GP

Nikki Beach, la plage tropézienne, émanation du groupe US de Jack Penrod, qui possède depuis Miami, treize unités dans le monde, se positionne comme « la plage gourmande » de Saint-Trop’. Elle accueille cette année « les dîners étoilés » de quatre grands chefs qui se déplacent rarement en de tels lieux : Marc Veyrat (le 23 juillet), Christophe Bacquié (le 30 juillet), Arnaud Lallement (le 6 août) et Alain Passard (le 20 août). A noter que le Nikki Beach de Monte-Carlo à l’Hôtel Fairmont est veillé par le MOF Didier Aniès, qui fut étoilé il n’y a guère au Grand Hôtel de Saint-Jean-Cap-Ferrat. Signe que cette enseigne (de luxe) soigne son frichti au quotidien.

Nicolas Paciello au Fouquet’s

Nicolas Paciello © DR

Le Fouquet’s, qui s’apprête à rouvrir sa brasserie, vandalisée par les gilets jaunes, a rajeuni son style, côté hôtel, avec un Joy nouvelle vague, un décor signé Jacques Garcia et une carte dans le vent sous la houlette de Raymond Nordin. La nouveauté : la venue imminente de Nicolas Paciello. Le pâtissier star aux 65000 abonnés, natif de Forbach en Lorraine, ancien de Fauchon, du Crillon et de la Réserve, devrait traverser l’avenue George V – il est toujours présent comme chef pâtissier au Prince de Galles – pour réaliser les desserts de la brasserie comme de l’hôtel Fouquet’s Barrière. Mais chut! C’est encore un secret…

Le nouveau Joy © DR

La snackomanie selon Marcel Ravin

Marcel Ravin © AA

L’idée existait, pas le concept. Marcel Ravin a donc inventé la « snackomanie« . Voilà le chef star du Blue Bay à Monaco lançant le « Mada One » (« Mada » est l’ancien nom de la Martinique), où, au rez de chaussée d’un immeuble moderne et récent proche de l’hôtel de Paris et du casino, il propose des mets simples et frais à goûter comme en bento. ou façon tapas revisités avec des clins d’oeil aux îles. Fraîches salades (rouleau de crevettes, féroce d’avocat au crabe,  houmous et grenades), vrais plats (curry d’agneau et son riz noir aux fruits secs), exquises pâtisseries à découvrir (dont l’ébène chocolat et l’éclair passion à se mordiller la langue) sont à découvrir dans un cadre chic et dans le vent, de 8h à 21h, au coeur de la Principauté monégasque. Mais selon une formule aisément exportable et duplicable.

Le Louvre fait place à Bocuse

Eric Pansu © GP

Quand le Louvre accueille Bocuse… c’est l’hôtel et sa brasserie, face au musée le plus célèbre de France, qui s’ouvre au concept de brasserie signée du chef le plus iconique du monde. Ce briscard d’Eric Pansu, MOF 1996, est là en avant-première, délégué depuis la capitale des gones pour le groupe Bocuse, afin de mettre au point les plats qui ont fait la renommée de l’auberge du Pont du Collonges comme de la Brasserie du Nord et de ses petites soeurs. On se régale là de saucisson en brioche, escargots persillés, salade frisée avec lardons et oeuf poché, quenelle de brochet sauce Nantua avec riz blanc, foie de veau à la lyonnaise escorté de sa purée de pommes de terre avec son nid de sauce ou encore gaufre grand-mère Bocuse. C’est bon comme à Lyon, et si le service est en rodage c’est qu’on n’est là qu’au démarrage…

Yannick Alléno privatise au déjeuner

Quand Yannick Alléno accueille chez Ledoyen © GP

Non, il ne ferme pas au déjeuner. Mais, depuis le 20 juin, Yannick Alléno privatise ses déjeuners et ses salons. Affirmant que « Ledoyen est un merveilleux endroit pour ça« . En revanche, il ouvre chaque soir de la semaine à dîner, et il est le seul trois étoiles français à agir ainsi. « On mondialise« , dit-il en riant, annonçant sa décision comme une première, s’adaptant ainsi aux nécessités économiques. Même si ses confrères des grands hôtels voisins du 8e arrondissements (Frechon au Bristol, Le Squer au Four Seasons V, Ducasse au Plaza-Athénée) continuent eux d’ouvrir au déjeuner à la clientèle individuelle avec succès.

Giuseppe Messina agrandit son empire

Giuseppe Messina © DR

Tout va bien pour les Messina. Si Ignazio le grand frère tient aujourd’hui les Amis de Messina au 81 rue Réaumur, si la soeurette Rosangelina gère désormais la même enseigne,au 204 rue du Faubourg Saint-Antoine, dans le 2e, Giuseppe, le feu follet du 16e, lui, fait florès entre Auteuil et la place Victor Hugo. Il règne gaiement rue du Ranelagh (Non Solo Cucina), prolonge sa démarche festive rue Mesnil  (Non Solo Pizze). Le voilà désormais reprenant l’ex-Poule de Luxe, concept amusant et décalé, quoique périclitant, sur le thème de la volaille, à l’angle de la rue George Sand et de l’avenue Mozart, en image une taverne nouveau genre, Pane e Olio (0140711311), dédié aux recettes de grand-mère, avec des pâtes maison, des pizzas à partager, des produits simples et frais, des gâteaux de tradition, des saveurs de la Sicile en liberté et toute l’Italie heureuse. Pour tout savoir, cliquez .

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