Les chuchotis du lundi : Hélène Darroze chez Marsan, Vigato chez Lapérouse, Acurio à la Muette, Farges à Lisbonne, le Passage 53 devient la Table 53, Georges Blanc et Lara Mode, Blanchet à Vaison-la-Romaine
Hélène Darroze chez Marsan
Le nouveau restaurant d’Hélène Darroze (rebaptisé « Marsan », comprendre le pays de Villeneuve-de-Marsan et de Mont-Marsan dans les Landes) ouvre le lundi 27 mai au 4 rue d’Assas, en lieu et place de son ancienne adresse. Le Michelin avait pris les devants, annonçant la table et son nouveau nom dès la parution de son édition 2019 fin janvier. Hélène Darroze, qui fait actuellement un tabac chez Joia, dans le Marais, et continue de piloter, à Londres, sa table deux étoiles portant son nom au Connaught, va y promouvoir une cuisine de produits et de goût qui rendra hommage à ses racines. Foie gras, escaouton, confit, truffes, armagnac y seront notamment à l’honneur. Avec un tout neuf décor signé Patricia Gardera, une cuisine ouverte sur la salle de trente couverts, une table d’hôte de vingt deux places donnant sur un atelier de cuisine, ainsi qu’une salle privée de six couverts.
Vigato chez Lapérouse
A 66 ans, il signe son grand retour. Ce sera mi-mai, chez Lapérouse, revisité par Benjamin Patou du Moma Group associé pour l’occasion à Antoine Arnault, le fils de Bernard de LVMH. La maison du quai des Grands Augustins eut, on le sait, trois étoiles au temps de Roger Topolinski, de 1936 à 1969, avant de connaître des destinées diverses. On y vit passer notamment le groupe Blanc, mais aussi Pascal Barbot et Christophe Rohat, avant la création de l’Astrance, durant une période brève. La cuisine sera néo-classique et les desserts signés Christophe Michalak. A suivre, avant l’été, un Café Lapérouse dans l’hôtel de la Marine, 2 place de a Concorde.
Acurio à la Muette
« Tout sauf le Pérou » : ce sera le leit-motiv et le programme de Gaston Acurio à la Muette. Le prodige péruvien de Astrid et Gaston, qui vient d’ouvrir une table à Genève au Mandarin Oriental du Rhône, est déjà présent à Paris, avec le Moma Group, chez Manko, l’avenue Montaigne, sous le théâtre des Champs-Elysées. A la gare de la Muette, toujours avec le groupe de Benjamin Patou, il va raconter les saveurs du monde dans l’esprit d’une jeune aventurier du goût en quête de saveurs neuves. Cela s’appellera « les voyages de Gaston ». Et le prodige Acurio y livrera des idées de cuisine s’inspirant de tous les terroirs: japonais, mexicains, US version latino, sans omettre des tapas à la ibérique, plus quelques classiques français revisités. Ouverture le 29 avril dans un cadre signé Laura Gonzalez.
Fages à Lisbonne
Vincent Farges ? On a connu ce Stéphanois, formé sur la Côte d’Azur, dans de belles maisons (le Juana à Juan-les-Pins, le Carlton de la Cannes à la Belle Otéro, époque Chauveau), au service d’Antoine Westermann, au temps du Do Guincho, sur la côte lisboète de Cascais. Dix ans au Portugal, cela marque un homme. Le voici désormais chef et associé dans une belle demeure toute en épure – d’où son nom – face au Tage. Le lieu a le chic sobre, les tables en bois sont simplement mises, le service est tout en délicatesse, les menus ont de l’esprit, les produits viennent d’ici même ou de tout près. D’où la fraîcheur d’un lieu qui fait figure d’événement à Lisbonne. Cela s’appelle Epur et on vous donne l’adresse: Largo da Academia Nacional de Belas Artes 14 – 1200-289 Lisboa- Tél. : 21 346 0519.
Le Passage 53 devient la Table 53
Le deux étoiles le plus discret de Paris, c’est lui! Passage 53 change de nom (la maison se nomme désormais la Table 53 et trône toujours dans le Passage des Panoramas, au coeur du 2e arrondissement de Paris), mais pas de style. Exit le maestro japonais Sinishi Sao. Les fourneaux ont été repris par son second, Hideki Nakamura. Au programme, des saveurs fines et précises, avec une belle maîtrise technique sur le mode nippon – asperges blanches à l’araignée, tartare de veau, palourdes, aubergines et petits pois, oeuf mollet, calamars et croque-monsieur d’asperges, épaule d’agneau confite et fumée au charbon de bois. La maison est toujours administrée avec précision par Guillaume Guedj.
Georges Blanc et Lara Mode
« Puisque ces mystères nous dépassent, feignons d’en être les organisateurs« , disait Jean Cocteau. En vertu de ce malicieux principe, Georges Blanc, 76 ans depuis janvier mais toujours aussi jeune, qui regarde d’un oeil un mi-interrogatif désabusé l’activité digitale de sa fille Lara, 12 ans en mai prochain, alias lara_blc, ex-« Lara Mode », qui débuta sous ce nom, sur instagram, avec ses 11000 followers, sur youtube, snapchat et tiktok, a réunis ses amis influenceurs sur le fameux « banc blanc » qui illustre l’histoire de la famille Blanc à Vonnas-en-Bresse. Un bel exemple de passage de relais d’une génération à l’autre…
Jérôme Blanchet à Vaison-la-Romaine
Le Charentais Jérôme Blanchet était venu goûter les bienfaits du soleil azuréen ainsi qu’entreprendre une belle formation dans la brigade de Philippe Jourdain, MOF doublement étoilé du Resort Terre Blanche à Tourrettes dans le Var. Quand le second de celui-ci, Jean-Denis Rieublanc devenu MOF à son tour, endossa la toque de chef du Négresco, il le suivit pour devenir son bras droit. C’est là qu’il rencontra Amandine, sa future épouse. Il étrennera ensuite sa première place de chef à Crillon le Brave dans le Vaucluse. Deux petites filles plus tard, le couple, tombé amoureux de la région, s’est installé au Moulin à Huile, rendu jadis célèbre par Robert Bardot, à Vaison-la-Romaine. Ils y prennent la relève de Richard et Caroline Bagnol arrivés en 2015. Une belle cuisine fraîche avec des produits locaux et de saison figure au programme…