Les chuchotis du lundi : Piège à l’Epi d’Or, Gagnaire à Nîmes, Le Squer à Rennes, Le Cerisier à Lille, Ducasse chez Jacques, Saintagne au Prince de Galles, Jenny vendu, Chauvac fait son come-back
Jean-François Piège reprend l’Epi d’Or
Jean-François Piège a repris l’Epi d’Or, ce bouchon comme à Lyon, intact depuis les années 1930, que tenait Pascaline Pelletier depuis 1986, avec ses banquettes de moleskine, son bar en cuivre, ses mosaïques au sol, ses vitres de verre gravé. Le lieu, rue Jean-Jacques Rousseau, dans le 1er, et à deux pas de la Bourse de Commerce, actuellement rénovée en fondant d’art par François Pinault, et tout près de la galerie Vérot-Dodat, occupe une position stratégique. En vedette, ici même, côté cuisine : hareng aux pommes tièdes, salade de lentilles aux lardons, rognon de veau sauté, sandre au beurre blanc, andouillette sauce moutarde, chaudrée tourangelle et souris d’agneau cuite sept heures. On ajoute les endives, les épinards frais, les haricots verts extra-fins, le baba au rhum, les framboises de Vendée à la crème. Attendons pour savoir ce que le rénovateur de la Poule au Pot, qui possède également Clover Grill dans le même arrondissement, va en faire. Réouverture sous pavillon Piège prévue en septembre 2019.
Pierre Gagnaire à l’Impérator de Nîmes
L’Imperator, hôtel mythique de la ville de Nîmes, renaît grâce à la marque Maison Albar Hotels qui confirme son positionnement dans le secteur du luxe avec l’ouverture prestigieuse de cet établissement. Totalement transformé avec l’aide de l’Atelier COS et de l’architecte-restaurateur-gourmand Marcelo Joulia (l’Unico, Virtus, la Ferme Saint-Simon devenu Gaya), ce resort urbain aux nombreux espaces de vie donne place à un hôtel 5 étoiles de 49 chambres, 4 suites, et 8 maisons privatives. Côté fourneaux, c’est Pierre Gagnaire, fou de corrida et habitué de la feria, qui va prendre en charge l’offre gourmande de la maison avec une cuisine créative, atypique et gourmande, où le contraste des saveurs sera mis à l’honneur. Il signera ainsi. les cartes de 3 lieux uniques : le restaurant gastronomique Duende ; la brasserie L’Impé et le Bar Hemingway. Ouverture en juin prochain, pour la Feria de la Pentecôte 2019.
Christian Le Squer en gare de Rennes
Ce ne sera finalement pas avant fin mai. La nouvelle gare de Rennes ayant pris du retard, la brasserie de Christian Le Squer, le « Paris-Brest » se met au diapason. Cadre très contemporain, voire futuriste, cuisine néo-bretonne: c’est le programme du 3 étoiles du Cinq au Four Seasons George V et son complice de cuisine Benjamin le Coat, le tout sous l’oeil de l’hôtelier, gourmet et brasseur d’affaires Pierre Ruello. Le choix de vins a été confié au patron de salle du Cinq, Eric Baumard, et son relais sur place sera le jeune Guillaume Lescolière. Ouverture attendue autour du 20 mai. L’inauguration de la nouvelle de gare est, elle, fixée au 4 juin.
Eric Delerue et son Cerisier à Lille
Il était le chef étoilé de Laventie. Voilà Eric Delerue transposant son Cerisier au-coeur du Vieux-Lille, le doublant d’une brasserie contemporaine, La Griotte, et d’un hôtel zen avec quatre chambres de style, les Nids. Ce sera l’événement de fin avril (ouverture officielle le 27) pour ce chef libre d’esprit, formé jadis chez Meurin à Béthune, livrant une cuisine fine et décomplexée, traditionnelle dans l’esprit, libre dans sa réalisation, qui va donner le meilleur de lui-même en trois dimensions.
Alain Ducasse chez Jacques
Pas (trop) cher et simple, sympa et léger, végétarien (mais pas seulement), savoureux et même gourmand: c’est l’ex-café des Ombres revu au rez de chaussée du musée des arts premiers (devenu musée jacques du quai Branly) revu par Alain Ducasse. Le cuisinier globe-trotter, trois fois étoilé à Londres, Monaco et Paris, prouve ici, en association avec le groupe Elior, que « qui peut le peut le moins« . A l’enseigne de Jacques, en l’honneur de l’ex-président Jacques Chirac, initiateur du musée à qui un sandwich végétal est dédié, il a imaginé un lieu moderne et drôle, où les salades, le quinoa en folie et les belles pâtisseries forment un joyeux et gourmand cocktail. On en reparle vite.
Christophe Saintagne au Prince de Galles
Ce ne sera pas avant septembre et selon une formule forcément différente: on ne remplace pas une chef doublement étoilée au Michelin (en l’occurence Stéphanie Le Quellec) par un ancien de chef de palace trois étoiles (au Meurice) pour faire la même chose, suggère-t-on du côté de l’avenue George V… Reste que Christophe Saintagne, désormais chef-patron de Papillon dans le 17e, jouera bien ici, dans l’ancien cadre de la Scène, signé Bruno Borionne, le rôle de conseiller gourmand. Rerndez-vous à la rentrée.
La Brasserie Jenny vendue
Pour les amoureux de l’Alsace, c’est un rude coup. Jenny, cette brasserie-musée de la rue du Temple, avec ses salons dédiés à Spindler, sa magnifique collection de marqueteries, ses banquettes de moleskine rouge, ses belles choucroutes, ses tartes flambées, bref ce lieu de réunion des sociétés alsaciennes à Paris (comme les avocats originaires du Grand Est) a été vendu par le groupe Bertrand, qui l’avait repris dans l’escarcelle du groupe Blanc, aux frères Moussié. Ces derniers, qui font un tabac place Pigalle au Bouillon éponyme, vont transformer Jenny en « Bouillon République ». La maison devrait connaître une fermeture de trois mois pour travaux et voir sa réouverture début 2020. D’ici, que les fans de l’Alsace et de cette maison se rassurent, Jenny, qui devrait garder sa tonalité alsacienne, proposant choucroutes, mais aussi huîtres à petits prix (11€ es 12!), reste intact jusqu’à l’automne. Elle devrait conserver son bel air de toujours.
David Chauvac fait son come-back
David Chauvac ? On l’a connu comme chef au Relais & Châteaux Le Mas Candille à Mougins, succédant à Serge Gouloumès quand celui-ci partit vers de nouveaux horizons. Après avoir été son second, ce Provençal, qui a passé son enfance entre Cannes et Mougins, avait su conserver l’étoile acquise en 2005 par son mentor. Une envie d’aller voir ailleurs l’a conduit à La Roya de Saint-Florent en Corse. Mais la greffe n’a pas pris. Après une saison cahotique, le voilà de retour sur la Côte d’Azur à l’hôtel La Pérouse à Nice. Dans le bel hôtel qui lorgne sur la baie des Anges, Chauvac tisse une partition très azuréenne pleine de promesses. Pour tout savoir, cliquez là.
Attendons de voir… que Piège ne le détourne pas comme La poule au pot désormais sans intérêt. Le serveur emblématique restera t il ?
Pour L’ Epi d’Or Je suis ravi : Sauvé !
« huîtres à petits pris » : de mieux en mieux…