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Le Chateaubriand

« La folie Inaki (Paris 11e) »

Article du 9 avril 2011

Inaki, la star © GP

La queue s’allonge pour le second service, les réservations n’en finissent pas, tandis qu’à côté le Dauphin fait complet. C’est le phénomène Chateaubriand. Pas seulement un restaurant, avec son air de vieux bistrot décati, son plafond qui s’effrite, ses toilettes inaccessibles, ses céramiques à l’ancienne, ses tables (en bois) vite prises d’assaut et tôt. Mais un lieu qui joue à part dans le concert de la cuisine de qualité à Paris. Car le service est pro, la cuisine délectable, les vins bios, naturels, friands, séducteurs. On goûte, au gré d’un menu à 50 € (95 € avec les vins en accord inclus), les idées du moment du deus ex machina maison.

Oeufs de truite, cresson, faisselle © GP

Inaki Aizpitarte, basque bondissant, autodidacte malicieux qui travailla jadis avec Gilles Choukroun au Café des Délices et alla voir ce qui tramait de bon dans les grandes maisons espagnoles, et que je me vante d’avoir découvert jadis il y a près d’une décennie, à la Famille, rue des Trois Portes à Montmartre, continue d’avancer à sa manière ludique et précise. Au menu de ce soir, les amuse bouche malicieux: céviche de lieu, coeur de canard au sésame, cacao et anos, oeuf de truite avec pâte de cresson et faisselle ou soupe de moules safranées.

Asperges blanches et Parmesan © GP

On y ajoute les fraîches asperges blanches au parmesan en glace neigeuse et huile d’olive, la barbue cuite à la seconde près, avec sa belle fermeté, son jus ibérique, sa carotte émincée crue, sa netteté, plus le paleron de boeuf dégraissé cuit saignant avec poireaux, verdure et mangue: comme des leçons de choses et de probité.

Boeuf, verdure, mangue © GP

En regard, les desserts (endives amères, sorbet orange et olive noire réduite en poudre, chocolat et céleri avec gavottes émiettées) font un peu gadget. Mais pourquoi pas? On ne demande pas au Chateaubriand d’être, comme un classement idiot le suggère, le 11e meilleur restaurant, mais de refléter le mouvement, le goût et la mode de l’époque. Le service assure, avec ces silhouettes filiformes, ces barbes de trois jours, ces serviettes nouées, en rondins, autour de la taille. C’est New-York à Paris.

Endive, orange, olive © GP

D’ailleurs, ce soir, les 2/3 de la salle, au moins, parlent anglais, se moquent de l’addition, des prix des vins qui dépassent la cote d’alerte (rien à moins de 31 €, beaucoup à plus de 50 € – et un exquis rouge de la Vaunage issu de grenache conseillé par le malicieux sommelier Sébastien à 36 €). Bref, voilà un lieu où il faut être au moins une fois. Et où le plaisir est dans l’assiette.

Inaki et ses groupies © GP

Le Chateaubriand

129, avenue Parmentier
Paris 11e
Tél. 01 43 57 45 95
Menus : 50, 95 (vins c.) €
Carte : 75 €
Horaires : Jusqu'à 23h
Fermeture hebdo. : Tous les midis. Dimanche
Métro(s) proche(s) : Goncourt

A propos de cet article

Publié le 9 avril 2011 par

Le Chateaubriand” : 12 avis

  • alain Jouan

    N’aimant pas rester sur des mauvaises impression, des amis m’y ont amenés, j’y suis donc retourné.
    C’est bien la dernière fois, l’inventivité n’est pas tout, quand nous avons des restaurants comme l’Ami Jean, sympathique, et sans prétention, quand nous avons tant d’endroits dans Paris comme Frenchie, où tout concourt à passer une bonne soirée et la conscience professionnelle du chef transpire.
    Je renonce a faire plus d’efforts pour faire Bobo comme la clientèle avertie de cette gargote, où vous êtes un numéro, jamais un convive et encore moins unclient.
    Je pense aussi que les services vétérinaires de la ville de Paris devraient faire leur travail.

  • Flo

    Alors comment dire, pour l anniversaire d une amie nous allons découvrir l un comme l autre ce fameux restaurant qui semble être l endroit où aller. Vue la queue je me sens en confiance et suis persuadé du bien fondé de la réputation de l endroit, petit coup d oeul sur la carte des vins très riche mais je suis surpris de ne pas connaître un seul vigneron, peu importe cela doit être des micro producteurs et tel était le cas…. Ormis une carte des vin généreuse je commence a reprocher que la présentation soit aussi négligée quelques feuilles cornees de papier A4 bon marche agraffees et surtout qu il n y ait pas juste une petite explication de leur volonté a travailler avec des vins naturels… Si j avais su j aurais pas bu! Ou du moins mon choix se serait orienté vers un seul vin où la sur oxydation aurait été moindre style un chenîn de Loire… Regard furtif sur le menu tout autan néglige que la carte des vins, un serveur conseille la formule avec les vins… Bingo,
    J opte pour la formule avec accord mets et vins et la je crois que je n ai jamais été aussi peu enthousiasmé par l ensemble, le service brasserie, les différents plats avec quand même assez peu d émotions, les portions scandaleusement petites, pas de nappage, pas de changement de couverts, les vins tous plus oxydés les uns que les autres,,… Le tout pour la somme rondelette de 264€ a deux!!!
    Alors comment ne pas avoir un regard critique? Je ne garderai pas un souvenir très agréable de cet établissement et finalement le conseillerai certainement jamais!!!
    Après, tout n était peut être pas aussi noir que le tableau que je viens de dresser mais malheureusement c est ce qu il en reste…

  • pascal

    la cuisine reste extraordinairement inventive. Inaki trace la route pour toute une generation de chefs.
    et puis il y a Seb le sommelier….des découvertes de vins jamais vus ni bus…

  • Los Kikos

    Au Chateaubriand, on fait toute la différence entre un Mozart et un Salieri qui était sans doute un compositeur très talentueux, maniant sûrement la baguette de chef et le clavier du piano ou du clavecin comme nul autre… et pourtant on se rappelle de Mozart et non de son contemporain. C’est toute la différence entre le talent et le génie ! Et Inaki est un génie de la cuisine qu’indiffère totalement tout ce qui pourrait mettre un obstacle entre sa créativité et… nous. Qu’il fasse école, avec Noma, Can Roca, etc. c’est tout ce qu’on lui demande ! PS : si en plus, il est un génie de la com., comme le pensent perfidement certains n’ayant rien trouvé d’autre à dire, tant mieux pour lui ! Mais je suis sûr que même riche, il n’ira pas s’enfermer dans des endroits luxueux où le client est le plus souvent un bourgeois béotien n’entendant rien aux génies…

  • Fred

    Une expérience très désagréable aussi pour 90 euros par personne ;( très déçu

  • Henriette faldini

    Désolée je rectifie il s agit de 120e par personne.

  • Henriette faldini

    Nous avons réservé 15. J d avance au Chateaubriand. Pour la St. Valentin mon avis est le même que mr Jouan ci dessus une catastrophe ! Une ridicule comédie un service nul des couverts sales et laids non changés un sommelier.theatral qui n y connaît rien. Quand aux plats servis dans des gamelles pour faire chic et bobo. De minuscules bouchée sans intérêt. Bonbons de boudin au cacao soupe de hareng atroce Poisson au pil pil !!!!! Joue de veau. Avec 2corail d oursin qui semblait déjà digérée. Nos voisins ont eu aussi du mal à manger. Le tout pour 2 pour la somme de 120 e. Drôle et chère expérience culinaire J étais furieuse rarement aussi mal dîner. Drôle de St. Valentin. N y allez pas comment peut on venir du monde entier pour cette imposture!!!!!!! Comment peut on faire des articles aussi élogieux. La queue sur le trottoir prouvent que les articles de presse peuvent faire et défaire je l espère Je suis écœurée

  • Alain Jouan

    Je suis allé hier diner soir. 16/01/2013
    Je tiens tout d’abord à mettre les choses au point, diner menu imposé 60 € avec vin 120 €, pas de carte, il faut corriger votre fiche de présentation.
    Quelle surprise ! c’est agréable d’avoir un menu imposé, pas de problème de choix, j’aime.
    Le problème commence par le service, on vous pose à une table pas de menu, vous devez boire un apero, je reviens, dit le barbu de service qui semble vraiment sale.
    Dix minutes plus tard, un garçon vous donne une feuille, où une liste de plats incompréhensibles figure, pas grave, l’endroit semble très pro, sauf que la sommelière asiatique, sans doute coréenne, qui ne parle pas français secoue vivement toutes les bouteilles, pour faire mousser le vin, je prends un verre de vin blanc serbe, rien, deux champagnes que je goute, un sommelier m’explique que le goût madérisé prononcé est le vrai goût du champagne…..
    Petites gougères sèches sans réel intéret pour débuter
    Ceviché pour entrée avec champagne au goût de fût?
    Nouveau…le cube de poisson servi en one shot dans un récipient en inox oxydé colle au fond du pot, puis les bouquet sans goût baignant dans le beurre, ont des carapaces dignes d’un hérisson, la bouche est mal mise à l’épreuve pour le début du repas, ensuite rien d’intéressant sauf les 15 grammes d’onglet que seul je suis capable de mastiquer,sur trois convives, du fait de la qualité de la viande, je choisi le fromage, fromage ou dessert ‘120€’ peu importe, je me retrouve avec une allumette de comté, et du roquefort, les deux sortant tout droit d’une chambre froide……… le comble, mes convives avec le dessert immonde, une mandarine découpée comme à la cantine avec en topping les graines servies dans les restaurants indiens à la fin du repas pour vous donner bonne haleine, où sommes nous!
    Déçu, je paye et m’en vais,
    Tous les plats ne sont que des amalgames de goûts sans ligne directrice ni créativité, la présentation est vraiment à revoir, pas de changement de couverts, inox bas de gamme, ceux-ci sont mis m’importe comment sur la table, le service est déplorable, les serveurs ne connaissent pas les plats, le pain au goût trop prononcé prend le dessus sur tous les aliments, les vins méritent une expertise, c’est une expérience un peu trop chère, je ne recommanderai jamis ce restaurant, sauf aux bobos qui veulent être dans le coup.

  • Fred

    Enorme déception ! Chaque service est une représentation unique différente de la précédente et de la suivante, ce soir là, elle ci était loupée…

    Après avoir découvert le petit voisin, le sympathique Dauphin, les espoirs étaient hauts placés pour le vaisseau mère, le Chateaubriand… rien n’a collé : ni l’accueil, ni le service (à la limite de l’impolitesse), ni l’ambiance (réfectoire), ni les plats (ceviche trop vinaigré, plat d agneau sans intérêt etc… ) … ce que j ai préféré? le vin que j’avais commandé… le menu accords mets & vins bien trop cher… donc une déception… et c’est très frustrant de perdre sa soirée….

  • Joseph

    Ce gentleman veut réserver une table pour 13 personnes ?
    OK, j’évite l’Australie l’année prochaine.

  • Et voilà que les Australiens nous prennent pour la centrale de réservation du Chateaubriand! On aura tout vu…

  • Skye Holcombe Henley

    Bonjour

    I apologise for typing in English but I am Australian and do not speak French.

    Your restaurant, Le Chateaubriand, has been recommended to us by our friends who live in Paris and I would like to book a table for 31 December for 13 people. We are coming from all around the world to meet in Paris.

    I look forward to hearing whether this is possible.

    Kind regards

    Skye Holcombe Henley

Et vous, qu'en avez-vous pensé ? Donnez-nous votre avis !

Le Chateaubriand