Chez Mérie
« Sainte-Foy-Tarentaise : miracle au Miroir ! »
Le hameau s’appelle Miroir. Il séduit sans mal le promeneur heureux dans le massif de la Tarentaise, en haut du bourg de Sainte-Foy, avec des demeures mixant avec charme pierres, bois, ardoise. Le panneau du restaurant, lui, se remarque à peine, indiquant simplement: « Chez Merie ». On avance de quelques pas en gravissant des marches invisibles ou ensevelies sous la neige. Et c’est bien là. Une porte sur l’arrière arbore un menu avec ses plats alléchants, indiquant que cette demeure ordinaire, façon grand chalet d’autrefois, est bien un restaurant, offrant table ouverte à tous.
On pousse la porte et le miracle agit vite : ce qui fut une ancienne ferme, reprise par la mère de Marie Mérie dans les années 1960, alors qu’elle fut cuisinière à Grenoble, est devenue une table claire, tendance, lumineuse, chaleureuse, dont les baies vitrées ouvrent sur le cœur de la montagne. Le bois clair, les peaux, les recoins, les jolis luminaires donnent envie de ralentir le cours des choses, d’oublier l’horloge des jours. Une table ? Bien sûr, même si Marie, qui a laissé tomber l’étude du droit est seule en cuisine, où elle oeuvre en autodidacte aguerrie, sûre de ses gestes adroits et précis.
Mais elle sait, avec l’aide de sa sœur, qui veille aux approvisionnements, et de sa fille Hortense, ex étudiante en photographie devenue son assistante de salle, plus l’ordonnatrice du service et la maîtresse des cocktails, faire face au succès maison. Il y a là une quarantaine de couverts, une ardoise avec des mets changeants, d’exquis desserts (également sur ardoise), à la fois drôles, traditionnels, malicieux, qui démontrent que le lieu n’est pas seulement un effet de mode qui fait se pâmer d’aise le tout Val d’Isère proche (à 18 km).
Ce qu’on propose là ? La terrine de topinambours au beaufort d’alpage et son sabayon, la poire rôtie au persillé de la Savine avec crumble de noix et sarrasin, les poireaux grillés, maquereau fumé, condiment au citron confit et puis encore ces viandes grillées à la cheminée comme le gigot d’agneau à la braise, le rognon de veau entier (en portion pantagruélique), la côte de cochon laquée aux épices avec son chou rouge au myrtillou, sans oublier la côte de boeuf qui s’accompagnent d’un splendide gratin dauphinois, d’une belle salade ou de jolis légumes d’hiver.
On ajoute la mondeuse, fruitée comme l’onde, genre jus de framboise, de Fabien Trosset, qui fait honneur à cette jolie table savoyarde nouvelle et ancienne vague à la fois et puis les malicieux desserts, comme l’oeuf en neige aux pralines, les petites poires au caramel et beurre salé ou encore la divine, craquante et si généreuse meringue façon mont-blanc, avec ganache au chocolat, glace vanille et crème de marron. Une table? Un miracle? Ou simplement la maison du bonheur. Pour laquelle on donne toutes les tables à étoiles du monde entier…
Bonjour,
En cherchant des renseignements sur Le Miroir, je suis tombée sur votre blog. Ce restaurant semble vraiment sortir de l’ordinaire.
Merci de l’avoir présenté.