La Pérouse
« Nantes : dormir dans une oeuvre d’art »
L’immeuble est célèbre : il paraît s’enfoncer dans le sol. Hommage de Barto + Barto (comprendre Bernard et Clotilde Barto), les constructeurs, aux maisons d’armateurs XIXe de l’île Feydeau qui penchent mais résistent au temps. Ainsi cette façade en trompe-l’oeil, en blondes pierres de Richemonts, avec ses lucarnes trompe l’oeil en guise de fenêtres mystères. Le nombre d’étages intrigue: ils sont sept, même s’ils paraissent bien plus. Les matériaux, bois, pour les meubles et les parquets, pierre douce, tuffeau, les teintes douces, les luminaires néo-industries jouent le minimalisme apaisant.
Bâti en 1992-1993, repris en 2014 par le brestois Ronan Delacou, qui possède une quinzaine d’hôtels franchisés Accord ans le Grand Ouest, cette auberge oeuvre d’art du XXe siècle, désormais inscrite au patrimoine, se patine avec malice et a fait sa mue sans rupture. Les salles de bain avec leurs vasques transparentes, leurs petits carreaux façon émaux Briare, le mobilier monacal, les coussins qui reproduisent les motifs des lucarnes extérieures ne répudient pas l’ambition des créateurs qui furent de faire simple et intemporel. Voilà un lieu comme une oeuvre d’art qui vieillit bien avec son temps. Splendides petits déjeuners.