Ti Saozon

Ils sont des septuagénaires de charme, capables, si un Ministre du travail et de l’Emploi venait les visiter, de faire reculer l’âge de la retraite à une date indéfinie. Bref, les Combot, qu’on a pu croiser en Alsace ou à Paris faire la démonstration de leurs tours de magie bretonne sur leurs billigs, sont un modèle de dynamisme, de gentillesse, de chaleur, faisant comprendre aux Français d’ailleurs que l’accueil breton n’est jamais celui qu’on attend. Lui fut masseur dans une vie antérieure, elle était secrétaire médicale. Ils sont devenus les n°1 de la crêpe bretonne de qualité: le sarrasin craquant, le froment moelleux, les accompagnements pleins de  dextérité et de malice, c’est eux!

C’est, bien sûr, au cœur de Roscoff et non loin de la belle église, dans leur belle demeure qu’il faut venir les découvrir. Annick et Alain, qui ont fait de leur salle intime un musée vivant du goût breton, sont des crêpiers de coeur. Le nom de leur demeure provient de l’îlot dépendant de l’île de Batz, dont la terre est faite de loess et de silex. Chez eux, règne le granit, sur les murs comme la cheminée empierrée. Il y a les meubles d’antan, les bols de faïence, l’ambiance douce. Autant dire qu’on est vite sous le charme.

On ajoute l’accueil adorable, comme les galettes fraîches, divines, généreuses, craquantes. Les « complètes », aux œufs et jambon, comme celle à l’andouille et oignon rosé, est des modèle de mets rustiques donnant envie d’accomplir le voyage pour eux mêmes. Mais celle aux artichauts et crème aux algues ou encore saint jacques et beurre blanc fait également merveille.

En issue, les crêpes sucrées aux pommes caramélisées et lambig (une pure merveille!), gelée de pommes et glace cannelle ou encore noix et sirop d’érable sont à se pourlécher, sur le mode du plaisir d’enfance. In fine, on boit un coup de cidre bio signé François Séhédic à La Forêt-Fouesnant, en remerciant le ciel que de tels lieux sincères existent.