Roch Hôtel
« Paris 1er : un déjeuner au Roch »
Ce neuf hôtel parisien, décoré par Sarah Lavoine, qui compte trente-sept chambres et suites et joue le charme cosy version « cocooning« , à deux pas de la rue Saint-Honoré, on en a évoqué les prémices lorsqu’il était conseillé, culinairement parlant par le tout neuf MOF Arnaud Faye, qui oeuvre à la Chèvre d’Or. Le jeune Rémy Bérerd, qui a repris les commandes des fourneaux, s’en tire fort bien sur une partition tendance assez vue et revue ailleurs, quoique fort malicieusement menée.
Ce jeune Lyonnais, passé, dans sa ville natale, à l’Auberge de Fond Rose, puis à la Rotonde de Salvagny avec Philippe Gauvreau, avant de rallier Paris et la Tour d’Argent avec Laurent Delarbre, puis Londres chez Joël Robuchon avec Frédéric Simonin, joue sa carte personnelle avec légèreté et finesse. Ses belles idées de saison: le velouté de butternut aux châtaignes grillées et kumquat confit, les poireaux façon mimosa avec vinaigrette au miso, le tartare de bœuf au couteau et anchois marinés font des entrées choisies. Tandis que le poulpe grillé à basse température, avec son risotto de céleri, d’épeautre et de fregula sarde ou encore le cabillaud revisité en brandade possèdent du caractère et de la fraîcheur.
Les pâtisseries viennent de chez Hugo & Victor, mais quelques desserts maison sont très convaincants, comme cette exquise variation sur le chocolat Nyangbo du Ghana (entre mousse, glace et craquant) plus un sorbet mandarine. On ajoute la possibilité de jouer l’exotisme slave dans une « chatka » façon cabane en bois de bouleaux – qu’on nommerait ailleurs isba -, située sur un patio perché, où l’on propose, par exemple, des pierogi farcis de queue de bœuf au jus de viande fort bien vus. Voilà un lieu reposant qui fait vite oublier la frénésie de Paris. Quelques jolis vins au verre, dont l’exquis saint-émilion Château Haute-Nauve, complètent la panoplie maison avec aise.