Ce bon vieux Harold …

Article du 16 novembre 2018

Ses amis  disparaissent autour de lui, sa femme s’attarde chez sa soeur qui a un zona. Il ne voit plus guère ses deux enfants, se confie à ses proches amis, sa voisine Shawnee jamais à court d’une leçon de sagesse, son vieux pote Chippie, ennemi des régimes et des conseils raisonnables. Harold Cummings, qui fut si longtemps un employé modèle, en a un peu assez de sa vie tranquille. Le voilà, cogitant à son avenir de retraité sans histoire dans sa maison de banlieue d’une grande ville du Midwest, autour de laquelle il promène son chien nommé Ducon. Il décide de s’écarter du droit de chemin, prend une cuite au whisky, vole les lunettes et le téléphone d’un jeune cadre genre tête à claquer, se faire tatouer le nom de son épouse sur la fesse, cède aux avances d’une prostituée avant de se friter avec son « mac ». Et voilà que sa vie dérape à vitesse grand « V ». Harold va-t-il tout envoyer balader?  Steven Boykey Sidley, à qui on doit « Meyer et la Catastrophe » et « Borowitz broie du noir », remet le couvert avec drôlerie, brio, malice, plus un mélange de nonchalance et de provocation, sans ménager les clins d’œil à ses grands aînés, Roth ou Updike. C’est fort, vif, tonique, à avaler cul sec comme un alcool fort.

Harold Cummings prend la tangeante de Steven Boykey Sidley, traduit de l’anglais par Catherine Gibert (Belfond, 270 pages, 20,90 €).

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Publié le 16 novembre 2018 par

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