Les chuchotis du lundi : Hakim roi de banlieue, Hélène et le tabac de Jòia, embrouillamini au Michelin, Pitré se dédouble, Beliard quitte le Royal Champagne, Chauvin reprend le Byblos, le Lutétia à petits pas

Article du 10 septembre 2018

Hakim Gaouaoui, roi de banlieue

Hakim Gaouaoui avec Philippe Legendre © GP

Il vient de racheter ma Cocotte à Saint-Ouen, s’apprête à créer Ma Maison à Rueil Malmaison. On doit à Hakim Gaouaoui, quelques belles tables banlieusardes (Saperlipopette, l’Escargot 1903,  tous deux à Puteaux, Macaille et Là Haut à Suresnes, qu’il lança avec le MOF Philippe Legendre, le Bistrot de Paris à Colombes). A revendu l’Escargot 1903 à Yannick Tranchant, ex-associé de Beatriz Gonzalez chez Neva et Coretta. « Trop petit pour nous avec ses trente couverts« , lance Hakim qui aime la gastronomie, mais en version bistronomique. Il s’affaire, en tout cas, à peaufiner son empire, en association avec le chef très médiatique Norbert Tarayre. La nouvelle étiquette de son groupe : les bistrots pas parisiens! Un bien joli pied de nez à la capitale et un clin d’oeil amical à toute la banlieue… à conquérir.

Hélène Darroze fait un tabac chez Jòia

Hélène Darroze et son équipe chez Jòia © HD

Elle a ouvert dans la joie son nouveau restaurant dit Jòia – la joie en catalan comme en occitan. Hélène Darroze et son équipe y promeuvent sur deux étages de jolis cocktails, des plats inspirés du Sud, du pays basque comme d’Italie, fait un tabac avec ses joyeux cocktails, comme avec son gâteau de crêpes façon mille-feuille au mascarpone et thé Matcha, ses raviolis à la tomate de Mama Lena, ses moules refroidies sauce cocktail et ses savantes profiteroles choco/café revisitées avec son pâtissier Kirk Whittle. On vous en reparle vite. Mais n’y allez pas tous ensemble: c’est la cohue! D’autant que sa grande table de la rue d’Assas est fermée pour travaux depuis fin août et jusque début 2019 au moins.

Ravioli de Mama Lena © HD

Embrouillamini au Michelin

Bien malin qui sait avec certitude qui dirige les guides Michelin. Claire Dorand-Clauzel a été exfiltrée début mars. Michael Ellis a annoncé son départ au début de l’été et celui-ci sera effectif fin septembre. Alexandre Taisne, qui devait les remplacer tous les deux, est parti discrètement pour d’autres aventures. La direction du groupe Michelin vient de nommer, en remplacement de Taisne, Pascal Couasnon, qui prend la direction de la « Ligne Business Expériences de Mobilité« , qui inclut les guides rouges, cumulant la direction de « Ligne Business Motorsport » (Compétition), qu’il dirige actuellement. Bref, on comprend bien que la gastronomie est loin de tout cela et que la direction de la grande marque de pneus à Clermont-Ferrand cherche toujours une tête charismatique qui pourrait incarner le vent nouveau de ses guides, d’autant que la grand-messe de sortie, orchestrée par le duo Ellis-Dorland-Clauzel, à la Scène Musicale de Boulogne, en février dernier, a été jugée en haut lieu comme un échec médiatique. Cela dit, les équipes continuent de travailler. La sortie du guide France 2019 pourrait même être avancée à la dernière semaine de janvier, sous la responsabilité du big boss France des inspecteurs, Gilbert Garin. Tient la corde pour remplacer Michael Ellis: celui qui fut l’organisateur émérite du guide Michelin Japon, le jeune et brillant Gwendal Poullennec. Cet ex Essec, jadis nommé par Jean-Luc Naret, qui est l’actuel secrétaire général des guides, compte déjà 15 ans de présence dans le groupe. Mais rien n’est fait.

Stéphane Pitré se dédouble

Stéphane Pitré devant le Cellier © GP

Il est le bon génie du 9e, présent au Michelin, mais bizarrement sans étoile, oeuvrant dans une mini salle de vingt couverts à travers trois menus brillants, rue ND des Victoires. Le breton Stéphane Pitré, passé jadis chez Senderens, sous l’aile de son compatriote doublement étoilé Jérôme Banctel, se donne un peu d’air en ouvrant une annexe bistrotière sinon contiguë du moins très voisine de son restaurant Louis. Cela s’appellera le Cellier et la maison n’ouvrira que dans quelques semaines. C’est assez tôt pour prendre date.

Nicolas Beliard quitte le Royal Champagne

L’équipe de direction du Royal Champagne en randonnée (NB à gauche) © DR

Il n’aura pas fait long feu en Champagne. Moins de deux mois après avoir réouvert le Royal Champagne à Champillon-Bellevue, pour le compte de Denise Dupré et Mark Nunnely, voilà Nicolas Béliard parti pour d’autres aventures. On retrouvera désormais à Phuket dans le groupe Amann celui qui fut le directeur général promoteur du Peninsula Paris, après celui de Bangkok. Le couple d’Américains francophiles, Dupré-Nunnely à la tête déjà du domaine champenois Leclerc-Briant, et propriétaire de l’hôtel Saint-Barth à Saint-Barthélémy, lui avait offert la direction de leur mini-groupe hôtelier et de vins (« Champagne Hospitality »). Cela n’aurait pas suffi à le retenir. Son successeur désigné est son adjoint Vincent Parinaud, que l’on connut notamment au Plaza Athénée à Paris et au Connaught à Londres.

Christophe Chauvin reprend la direction du Byblos

Christophe Chauvin © GP

Stéphane Personeni,  le bouillonnant directeur général du Byblos, a quitté le navire, appartenant au groupe Floirat, (comme la Réserve de Saint-Jean-de-Luz et l’ex club 13 de Claude Lelouch à Tourgéville, devenu les Manoirs de Tourgéville, près de Deauville en Normandie) qu’il contribuait à gérer avec efficacité, sous la gouverne  d’Antoine Chevanne. Mais le Byblos continue. Son adjoint a repris le flambeau. On sait que Personeni part créer un grand ensemble hôtelier appartenant à l’homme de médias et patron de RMC Alain Weill à la Croix Valmer (sous le nom de code de « Lily of the Valley », en lieu et place de l’ancien Souleïas dans le quartier de Gigaro). A Christophe Chauvin le soin de promouvoir la marque Byblos, hôtel mythique tropézien, qui figure notamment dans le film de Gérard Oury, avec Pierre Richard, « le Coup du parapluie ». La nouveauté du Byblos: une épicerie toute voisine de son restaurant Rivea. Pour tout savoir, cliquez .

Le Lutétia à petits pas

Au bar du Lutétia © GP

Ouvert mi-juillet, le Lutétia qui s’affirme comme le seul palace de la rive gauche profite du regain de curiosité de son quartier. Beau Passage (où Daily Pic d’Anne-Sophie Pic et Mersea d’Olivier Bellin ne sont pas encore ouverts, mais où Alléno, Polmard, Marx et Hermé attirent du monde) crée un pôle d’attraction vers le boulevard Raspail. Certes, les travaux de l’hôtel ne sont pas terminés et la brasserie signée par Gérald Passédat n’ouvrira qu’en novembre. En revanche, les divers points de vente de la maison, comme le bar dit Joséphine (avec ses tapas et ses sushis), la cour-patio et surtout le salon Saint-Germain où le duo Benjamin Brial et Gaëtan Fiard drainent les gourmets. Dans ce dernier lieu, sous la verrière ludique de Fabrice Hyber, le carpaccio de bar aux agrumes, le lieu jaune laqué au miso, la poitrine de cochon fumée cuite douze heures, laquée au jus, avec ses carottes safranées et ses abricots au miel, comme l’agneau rôti aux échalotes, caviar d’aubergine au citron d’Iran avant le splendide baba au rhum avec sa glace vanille cardamome et ses framboises donnent envie de prendre pension.

Au salon Saint-Germain © GP

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