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L’Europe gourmande à Strasbourg

Article du 22 mars 2011

Emile Jung et la matelote © GP

Ne cherchez pas plus loin qu’une absence de connexion à internet la raison de mon « silence radio » depuis hier après midi. J’étais en croisière avec toute l’Europe gourmande. Ou plutôt sa partie Rhin Supérieur sur un bateau nommé Beethoven, signé Croisieurope. L’Alsace gourmande, la Forêt Noire, sa voisine germaine, son pendant suisse bâlois, s’étaient liguées pour fêter là, en belle et joyeuse compagnie, la sortie d’un Michelin « Upper Rhine Valley ». J’étais là, pour affirmer ma solidarité avec les toques alsaciennes, même si on ne m’enlèvera pas de l’idée que le Michelin est mal placé pour défendre l’image gourmande de l’Alsace, du moins en ce moment.

Les foies gras © GP

Prenons Strasbourg: il y a quatre restaurants étoilés, mais aucun deux ni aucun trois étoiles, alors qu’il y a deux fois deux plus à une étoile dans le village de Baiersbronn de l’autre côté du Rhin. Pas question ici de faire du chauvinisme alsacien, mais la méconnaissance de l’Alsace par les instances de la rue de Breteuil (siège du Michelin) est patente et ce n’est pas la présence hier de Christian Delhaye, big boss du guide (qui n’a toujours pas pourvu au remplacement de Jean-Luc Naret) qui me fera le contraire. Le jour où le Crocodile et le Burehiesel ou encore le Gavroche à Strasbourg, où les Limmacher à Merkwiller-Pechelbronn (le Bachel-Brunn) ou le petit Georges Flaig d’Anthon à Obersteinbach, sans omettre les Nasti du Chambard de Kaysersberg seront mis à leur vraie place, je changerai de chanson.

La matelote © GP

Oui, l’Alsace est grande. Elle le prouvait hier soir, avec un repas orchestré par Emile Jung, Hubert Maetz (Le Rosenmeer à Rosheim), Pascal Bastian (le Cheval Blanc à Lembach), Thierry Schwarz (le Bistrot des Saveurs à Obernai), Alexis Albrecht (le Vieux Couvent à Rhinau), Julien Binz (le Rendez-Vous de Chasse) et quelques autres, qui promouvait de jolie façon le foie gras dans tous ses états (mi-cuit au muscat), avec sa gelée de fraise au pinot noir, traditionnel façon vieille Alsace, en cappuccino à la racine de primevère, comme la matelote en raviole ouverte, avec anguille, sandre, brochet et une raviole ouverte, plus une sauce aiguisée au riesling et à l’ail des ours.

Mignon de veau © GP

En regard, les prestations allemandes (filet de mignon de veau avec sa sauce tortue revisitée et son feuilletage genre pâte à phylo un peu ornemental, assez pâtissier, voir carrément inutile) ou suisses (un dessert avec tartelette chocolat au cacao sauvage de Felchlin, style entremet façon mousse, avec salade et d’ananas de mangue et de glace aux fèves Tonka) étaient un cran en dessous. Un coup de chapeau, en revanche, au joli et frais riesling et pinot noir signés Danner à Durrbach, pleins de fruit, de fraîcheur et de vivacité, bien en condition avec le poisson et la viande, comme le pinot gris de Jacky Cattin à Voeglinsthoffen proposé par le CIVA. Bref, que du bon ou presque pour donner un coup de pouce souriant, malgré le Michelin, à l’Europe gourmande!

GP et les chefs en cuisine © GP

Les chefs étoiles des 3 pays de la vallée du Rhin Supérieur en Croisièr, , du 11 au 13 juin. Rens. : 03 88 76 40 66. à partir de 299 € pp.

Site www.croisieurope.com

A propos de cet article

Publié le 22 mars 2011 par

L’Europe gourmande à Strasbourg” : 1 avis

  • Christophe V

    Tout à fait d’accord sur la remarque des étoilés alsaciens injustement récompensés en ce moment…notamment le Gavroche, exemplaire en termes de régularité, de fraîcheur, de gentillesse. Le Bachel brun, que Pascal Bastian m’a fait découvrir, mériterait ,plus à moyen terme , d’être également promu…Je rajouterai à cette liste, la Casserole pour une seconde étoile – très belle envolée depuis le 1er macaron-, le Maximilien à Zellenberg et Adomenil (mais en Lorraine!). Quell injustice pour ce dernier….

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