La Charrue

Toute l’équipe © GP

C’est toujours la perle méconnue de l’Alsace Bossue, cette région de collines et de vergers sur un plateau, que le Michelin néglige un brin. Il y a certes le Windhof, près de l’A4, et l’Ecluse 16 d’Altwiller, sur son chemin de halage, au lieu-dit Bonne Fontaine. La Charrue des Koehl, c’est encore autre chose, avec l’accueil adorable d’Elisabeth, que relaie une petite serveuse roumaine charmante, la cuisine simple et savante à la fois, régionaliste et créative de Serge, qui travailla jadis au Foyer des Pêcheurs d’Illkirch avec Bruno Sohn, et joue ici le plat du jour comme les idées au gré du temps, avec sa fille Elodie côté fourneaux.

Truite des sources du Heimbach aux girolles © GP

Des exemples de sa manière ? Ceux que révèle le menu à 31 € qui constituerait l’archétype du parfait « bib gourmand » si les inspecteurs du guide rouge allaient se perdre jusque là. L’œuf label rouge cuit à 62 degrés aux escargots de Hirschland en fin ragoût aux trompettes de la mort et sa mousseline de pommes de terre, la truite des sources du Heimbach aux girolles fraîches, le carré de porcelet laqué au miel au lard et céleri d’été, sauce Black Licorne, plus de divines pommes croquettes et une purée mousseline: voilà ce qui vous attend ici.

Carré de porcelet laqué au miel, céleri d’été, sauce ßlack Licorne © GP

L’atmosphère est bon enfant, la carte des vins digne d’une grande table, avec son choix varié en Alsace à prix cléments (riesling tradition de Mélanie Pfister, rouge d’Ottrott de Jean-Charles Vonville) ou d’ailleurs (comme le crozes hermitage d’Emmanuel Darnaud). Les amuse-gueule (comme la panna cotta au fromage blanc, petits pois frais et menthe) sont épatants et les fringants desserts sont au diapason (divine tarte aux quetsches en streussel avec sa glace cannelle). Allez-y de notre part: vous serez reçus comme des rois!

Tarte streussel aux quetsches, glace cannelle © GP