Amblard Blamont-Chauvry, jeune versaillais promis à de hautes destinées, ne rêve que d’oisiveté heureuse, d’amour libre, de relations fugaces. Enarque et polytechnicien, certes, mais ne croyant en rien d’autre qu’en sa bonne étoile, il est environné de dames brillantes et ambitieuses, une marraine comtesse fière de son salon, une épouse qui rêve de titres rutilants, une amante soucieuse de brillantes aventures. Héritier d’une lignée de comptables à Versailles, il quitte une ambassade à Washington pour revenir chez lui. Cela se passe de 1970 à 1990, de Giscard à Jospin et, sous la plume drôle, vive, brillante de Stéphane Hoffman (dont on avait aimé les Auto Tamponneuses et Un enfant plein d’angoisse et très sage), l’aventure mêle, avec une verve mordante, petite histoire et jolie destinée, avec moult phrases virant à l’aphorisme. Comme celle-ci: « depuis vingt ans, elle a fait sien le principe selon lequel être fidèle à ses idées, c’est avouer qu’on en a peu« . Ou encore : « à vingt-cinq ans, je suis énarque et polytechnicien, ce qui ne m’empêche pas d’être un con ». On vous passe les salves drolatiques contre la fidélité conjugale, les Français râleurs et grognards à la Audiard, les ambitions mal placées, jusqu’à la pirouette finale, brillante et drôle dont on vous laisse la surprise. Voilà un livre de rentrée comme un manuel de savoir-vivre et une garantie de belle humeur!

Les belles ambitieuses de Stéphane Hoffmann (Albin Michel, 265 pages, 19,50 €)