Hôtel des Deux Rocs
« Seillans : l’élégance provençale »
Nouveau chef, mais qualité prolongée pour cette belle varoise vantée plusieurs ici même pour notre correspondant de la Côte d’Azur, l’infatigable Alain Angenost…
Qu’il fait bon vivre au pays de Fayence, ce petit paradis verdoyant aux reliefs accueillants. Situé à équidistance de Cannes, Grasse et Saint-Raphaël et à trois quarts d’heure de Nice et son aéroport, c’est le lieu de villégiature rêvé. Et bien c’est ce que sont dit Julie et Nicolas Malzac après s’être installés à Seillans il y a douze ans. D’une historique bastide centenaire, ils ont fait une hostellerie de charme à la décoration entremêlant savamment passé et poésie.
À l’Hôtel des Deux Rocs, on aime s’attabler selon la saison dans la salle aux poutres d’époque dont les murs de pierres apparentes affichent les photos de victuailles du père de Julie, photographe lyonnais émérite. L’été, c’est sur leur pagnolesque terrasse autour de la fontaine où rafraîchissent les bouteilles de rosé sous les ombrages que ça se passe. Depuis l’an dernier Julien Beaudoire dirige les cuisines.
Riche d’un parcours constellé de tables étoilées, Paul Bocuse, Régis Marcon, Pierre Gagnaire, the Greenhouse et the Ninth à Londres, il est à pied d’œuvre pour mitonner une cuisine ensoleillée avec sa petite brigade archi motivée. Sur la carte, l’été s’éclate en fraîches entrées. On aime la tarte tomate composée d’une pâte feuilletée aux herbes, tomates cerises confites au four avec un caramel de vinaigre balsamique, fromage de chèvre frais façon cervelle de canut et l’onctueuse burrata, haricots verts, pois gourmand et petits pois frais assaisonnés au pesto, copeaux de parmesan, mimosa d’œufs, basilic.
On apprécie tout autant le poulpe cuit au bouillon puis poêlé en persillade, sauce camembert et jus de veau, moules et chorizo (olé !) et le fondant de cochon aux épices, travers de porc cuit au bouillon quatre heures, sauce aux épices, purée de patate douce, échalotes confites, salade herbes et oignons frits, le tout vineusement accompagné d’un Côtes de Provence rouge Rimauresq cru classé 2015.
On se régale d’un dessert qui à la pêche, celle-ci, pochée dans un sirop de verveine, sorbet verveine et chantilly et d’un baba, poché au sirop citron limoncello, crème citron et chantilly. À l’Hôtel des Deux Rocs, la vie y est belle, mise en scène avec cœur et simplicité par Nicolas et Julie, Julien leur chef et Fourouza, qui, d’année en année, est toujours aussi efficace pour diriger son jeune service en longs tabliers bordeaux.