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Les chuchotis du lundi : les Pourcel chez les Dorr, Sanchez bouscule tout, Imbert s’amuse chez BB, Personeni quitte St Tropez, la Pinède fait peau neuve, le départ de Bénard, le Lutétia arrive, Coutanceau et son bistrot, le centenaire du Vaudeville, la nouvelle Lorraine

Article du 2 juillet 2018

Les Pourcel chez les Dorr

Garry Dorr et Jacques Pourcel © DR

Les Dorr qui viennent des années 80, comme papa Willy qui travailla jadis chez Taillevent et le fiston Garry né en 1984, ont gardé la nostalgie des gloires d’époque. Ils rajeunissent leur mythologie personnelle en faisant appel, après Jean-Jacques Jouteux, qui fut jadis célèbre aux Semailles rue Steinlen, aux frères Pourcel, qui eurent trois étoiles à Montpellier de 1996 à 2008. Les jumeaux Jacques et Laurent ont imaginé pour eux un menu signature au généreux tarif de 35 € (hors boissons) et 44 € (en tout compris), avec des plats issus de leur ADN languedocien et méditerranéen. Minute de sardines marinées au sel et caviar d’aubergine, calamars sautés aux courgettes et citron  confit, petit bar entier à la truffe noire de Molise ou encore croustillant de rouget à la tomate et vinaigrette de Mykonos donnent des envies de voyage. Le dit-menu sera sera chaque jour, midi et soir, dans les Grands Bistrots du groupe Dorr, du 6e, du 16e et du 17e.

Sanchez bouscule tout

Guillaume Sanchez © GP

Ovni venant de nulle part, bousculant les modes, intriguant la critique, imposant son style, Guillaume Sanchez est le phénomène du moment est à découvrir au 6 rue Papillon dans le 9e. Ce chef inclassable et singulier, n’est pas un inconnu pour les lecteurs de ce blog. On vous a parlé plusieurs fois de ce drôle de zigoto, mince comme un fil de fer, tatoué du haut en bas, qui n’a que 27 ans, mais une forte personnalité et toute une carrière, déjà, derrière lui. Formé en pâtisserie, notamment chez Ladurée, ouvrant à son compte, tout minot, une table rebelle dans le 18e (Nomos), revendiquant sa manière déjà singulière, il a changé son fusil d’épaule, déplacé sa demeure (devenue Neso), agrandi et embelli sa tanière, on allait dire son atelier (« taller » en catalan), servant une cuisine d’artiste où il se révèle comme le Dali de son registre. Pour tout savoir, cliquez .

Imbert s’amuse chez BB

Jean Imbert © GP

Jean Imbert est partout: à l’Acajou dans le 16e, aux Bols de Jean, son fast food chic, à son pop up du moment (Soho), à ses repas de stars entre St Trop’ et Saint Barth, au fil des saisons, plus désormais à sa nouvelle table, dans le bel hôtel particulier 1900 dans le 9e revu en club de sport de luxe sage par les frères Benzaquen, qu’on vit au Ken Club près de la Maison de la Radio. Blanche, c’est le nom du lieu et un hommage à la rue. Le restaurant, lui, se nomme BB, comme Benzaquen deux fois, ou comme Brigitte Bardot, la reine des stars. Les espaces sont, en tout cas, de toute beauté, à commencer par le noble escalier en fer forgé. Mais les salons chics, le bar, la terrasse valent le coup d’oeil, la pause et la halte gourmande. On en reparle. L’adresse 21 rue Blanche. Le téléphone: 01 40 40 21 61.

Un salon © GP

Stéphane Personeni quitte Saint Tropez

Stéphane Personeni (lunettes) avec le chef et le sommelier du Byblos © GP

Stéphane Personeni quitte Saint-Tropez en septembre et le Byblos dont il fut le manager de charme, plus de dix ans durant, comme le groupe Floirat qu’il anima avec coeur, de Deauville à Saint-Jean-de-Luz, après avoir exercé à Cannes au Martinez et au Majestic Barrière. Ce grand pro de l’hôtellerie, qui possède un sens inné des relations publiques,  se lance dans un nouveau challenge à la tête d’un futur hôtel cinq étoiles de la Croix Valmer doté de 48 suites dont la conception sera assurée par Philippe Starck. C’est son ex-directeur adjoint au Byblos, Christophe Chauvin, un temps exilé aux Antilles, parti diriger le Christopher de Saint-Barth, qui devrait être appelé à prendre sa succession.

La Pinède fait peau neuve

La Pinède par JMW ©  DR

La Résidence Pinède à Saint-Tropez, sur la plage de la Bouillabaisse, avec sa grande table dite « la Vague d’Or »? Ce n’est pas seulement la meilleure table de la Côte d’Azur, c’est aussi désormais l’une des plus belles et la plus contemporaines, sous la houlette de l’architecte Jean-Michel Wilmotte, qui a imaginé, avec claustras, jeu d’ombres, parois de verre, faire entrer toute la lumière de la Méditerranée dans les 31 chambres et la salle du restaurant trois étoiles ordonné par Arnaud Donckèle. On sait que ce dernier est pressenti pour reprendre les commandes du futur hôtel Cheval Blanc Paris La Samaritaine, qui appartient, comme la Pinède, au patron de LVMH, Bernard Arnault. Mais, actuellement, rien n’est acté. Toute son énergie se trouve concentrée sur cette Pinède qui vit désormais avec son temps.

Le départ de Bénard

Gilles Bénard © Maurice Rougemont

Il était la grande gueule de Paris popu côté 19e , non loin des Buttes Chaumont,  au Que du Bon, rue du Plateau. On l’avait connu chez Ramulaud, dans le 11e, près de la Nation, où il était notamment associé à Jean-Pierre Darroussin, et dont Cédric Klapisch, qui y tournait alors « Chacun cherche son chat », fit sa cantine. Voilà ce bistrotier au grand coeur, bavard impénitent avec sa gouaille à la Gabin, revue par Audiard, raccroche. Il vend sa maison à Marc-Antoine Surand, qui a fait florès dans l’événementiel et tenu plusieurs maisons éphémères (comme la péniche Mademoiselle, jadis, au Pont Marie) qui va continuer sur le même mode du bistrot de qualité. A suivre, donc.

Le Lutétia arrive

Le nouveau bar © GP

La date officielle d’ouverture du Lutétia, tant attendue, après quatre ans de travaux, sera le 12 juillet. Mais la maison a ouvert ses portes, comme on vous l’annonçait il y a un mois,  pour un dîner pré-inaugural, en l’honneur de l’Université de Tel Aviv, présidé par le PDG du groupe Alrov et fondateur de Set Hotels, propriétaire du Lutetia, Alfred Akirov, et parrainé par le ministre de l’économie et des finances Bruno Lemaire. On a pu se faire une idée de ce qui sera servi ici à la fois au bar et dans le salon Saint-Germain, sous la houlette du chef exécutif Benjamin Brial. Tomates anciennes, verveine et eau de tomate au siphon, céviche de daurade royale et burrata, filet de bar et minestrone de légumes, sans omettre les exquises fraises mara des bois au combawa, avec meringue et sorbet fromage blanc, signées du maestro pâtissier maison Gaëtan Fiard. Prometteur!

Salon Saint-Germain © GP

Christopher Coutanceau et son bistrot

Décor © Sylvie Curty

Il est l’outsider n°1 à la 3e étoile, le cuisinier-pêcheur conquérant de la Rochelle sur la plage de la Concurrence, en retrait du centre, face à la mer. Juste à côté de sa grande table, en lieu et place d’une ancienne crêperie, Christopher Coutanceau vient d’imaginer, avec son associé de salle, Nicolas Brossard, un bistrot marin de qualité, avec son cadre « popu chic » en verre et bois, sa vaste terrasse, son comptoir de dix huit mètres de long, ses plats simples et bienveillants, mettant en vedette huîtres et coquilles de Charente-Maritime. Le nom du lieu: la Yole de Chris. Réservations au 05 46 41 41 88.

Langoustines brûle doigts © Sylvie Curty

Plateau de fruits de mer © Sylvie Curty

Le centenaire du Vaudeville

En terrasse ©  GP

Le Vaudeville, ce monument parisien de la brasserie Art déco place de la Bourse, fête ses cent ans avec gaîté. On peut venir là à toute heure pour un verre, un café, un copieux déjeuner, un vrai repas servi avec générosité, jouant le classique chic, comme l’air du temps. Les formes géométriques du lieu, ses banquettes, sa terrasse, ses mosaïques au sol sont rassurants. Le ton général de la maison est celui du grand retour de la tradition. Le lieu a été toiletté avec sa neuve terrasse, sa mosaïque clin d’oeil à son centenaire. On vous en reparle.

La mosaïque du centenaire © GP

La nouvelle Lorraine

Côté bar à hûitres © GP

Coup de jeune, cure d’embellissement, retour aux origines: il y a tout cela dans le coup de balai offert par Laura Gonzalez et le groupe Bertrand, à cette bonne vieille Brasserie Lorraine née en 1919. Diverses ambiances, comptoir à huîtres avec ses mosaïques, boiseries patinées, marbre en mosaïques au sol donnent l’illusion qui n’a pas pas pris une ride. Mais tout a changé et bien changé: le service performant, la carte renouvelée, les prix en baisse, la mer mise là en exergue entre fruits de mer et poissons du jour.  Sardines marinées et condiments, sauce vierge, poivrons, olives, carpaccio de bar et émulsion d’huître, bar en croûte de sel, sole belle meunière ou encore cabillaud au jus de coquillages, chorizo et petits pois ont belle mine. La salade niçoise ou le tartare de boeuf ont également leurs fans. Et le tout Paris (Michou en tête) revient. On vous en reparle.

Côté salle © GP

Les chuchotis du lundi : les Pourcel chez les Dorr, Sanchez bouscule tout, Imbert s’amuse chez BB, Personeni quitte St Tropez, la Pinède fait peau neuve, le départ de Bénard, le Lutétia arrive, Coutanceau et son bistrot, le centenaire du Vaudeville, la nouvelle Lorraine” : 3 avis

  • Shewam Moskal

    Permettez-moi de mettre un petit bémol dans l’histoire de Quedubon. M. Bénard n’avait pas grand chose à voir avec Jean Gabin ou Audiard. C’était une grande gueule, certes, mais ne se privant pas d’insulter les clients qui osaient faire des remarques, se considérant en terrain conquis, un bonhomme d’une suffisance et d’une assurance insupportable pour nous autres « riverains »… Quedubeauf… Et le restau, même avec son nouveau proprio n’est agréable que pour ses visiteurs, car pour le voisinage, c’est un lieu surfait et sans intérêt. Aucune espèce de considération pour le voisinage, qui n’y met évidemment pas les pieds, et se fait réveiller parfois à 1h du mat par la clientèle qui en sort. « 19è populaire », dites-vous! Populaire pour qui? Oui, moi qui habite dans ce coin depuis 20 ans, je peux dire que le quartier ETAIT populaire (sinon je n’aurais pas pu y habiter, à l’époque!). Maintenant que les prix ont grimpé de façon astronomique, c’est vraiment devenu un secteur « quedubobo ». Hélas. Nous sommes quelques-uns à tenir bon, et bien sûr à nous rendre dans les quelques restaus vraiment « populaires » qui restent dans le voisinage. Evidemment, les ardoises à 40 ou 50 euros, ce n’est pas à la portée de tout le monde. Je ne sais pas ce qu’en dit le nouveau proprio, mais Bénard s’affichait « d’extrême gauche », de quoi rire à gorge déployée… Arrêtons de véhiculer ces images fausses et caricaturales. La Commune est hélas bien bien loin de nous………. Et le « peuple » qui serait susceptible de vraiment se révolter contre cet establishment (« gentrification », qu’ils disent), est désormais dispersé dans de nombreuses banlieues, et réduit à l’impuissance.

  • LE CALLENNEC

    intéressant !!!

  • jaybert

    bonne présentation des lieux mytique et survivant grâce aux fils des ans aux qualités des differrents proprietaires tel jean paul bucher pour qui j ai une pensée affectueuse et rempli de souvenirs

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