La vérité sur la comtesse Berdaiev de Jean-Marie Rouart
« Les feux du pouvoir », « Nous ne savons pas aimer »: voilà deux titres de Jean-Marie Rouart que l’on pourrait évoquer en parlant de son petit dernier. On pourrait même y ajouter l’un des titres fameux de son ami Jean d’O: « tous les hommes en sont fous ». Courtisane, femme de tête, la comtesse Berdaiev est issue de cette société des Russes blancs, déboussolés arrivés en France dans les années 1920 et dont JMR décrit à merveille les malheurs tourbillonnants. Amoureuse passionnée, courtisée par les uns et les autres, elle est à l’origine d’un scandale mondain qui pèsera sur les débuts de la cinquième république. L’intrigue se déroule entre la fin du pouvoir de René Coty et l’avènement du Général. Le président de l’Assemblée Nationale, ambitieux et désireux de passer d’une rive l’autre, de la Chambre à l’Elysée, se nomme non le Troquer, mais Marchandeau… Inspiré de l’affaire des ballets roses qui traîne encore derrière elle sa bonne dose de soufre, ce roman noir et rouge, qui conte à la fois les méandres du pouvoir et celle des coulisses chuchotantes du Paris qui compte est une ode habile à la liberté d’esprit. Grâce à Jean-Marie Rouart, tous les lecteurs (et lectrices) vont tomber amoureux de la vénéneuse comtesse Berdaiev…
La vérité sur la comtesse Berdaiev de Jean-Marie Rouart (Gallimard, 205 pages, 17,50 €).