Le Thaï
« Crans-Montana : le p’tit thaï dont on cause »
Le décor en rouge et noir témoigne d’un mauvais goût très sûr, le service (italien) fait ce qu’il peut pour faire face, bravement, au succès, faisant montre de gentillesse et de compréhension, le vestiaire, extérieur à la salle, près de la porte d’entrée n’est pas gardé (et la maison décline toute responsabilité en cas de vol, qu’on se le dise), le fonds musical est – pesons nos mots – abominable et la diffusion d’images sur écran plat n’ajoutent guère au calme ni à la sérénité du lieu.
Le miracle est que tout cela tient ensemble. Que le monde afflue, car les tarifs sont plutôt modérés, les mets savoureux, les saveurs, même édulcorées pour le goût occidental ou, pour épouser l’esprit helvète, confiner à la neutralité, quitte à basculer parfois vers la fadeur, en multipliant les mêmes sauces d’une assiette l’autre. Exquis tom ka gai (soupe de poulet au lait de coco et citronnelle), tom yun kung (soupe de crevettes à la citronnelle pimentée) ou encore de crevettes façon won ton à la chinoise, exécutés par une équipe de cuisine thaï, sont fort fort corrects.
On ajoute le pad thaï (nouilles) de crevettes ou de poulet, le filet de poisson blanc (tilapia) croustillant avec sa sauce aigre douce façon thaï ou le poulet au tamarin et sésame version Siam accompagnés d’un riz blanc sans grand goût. Plus des glaces honnêtes (gingembre, coco) qui apaisent le feu des (faibles) épices. La bière thaï Singah passe là dessus avec aise.