Les Greniers de Meix-Lagor

Christian Monnet devant son auberge © Maurice Rougemont

« Chez nous, c’est le bout du monde« , me dit Christian Monnet en regardant l’horizon et en saluant les promeneurs qui débarquent. Un skieur s’entraîne sur une piste de fond, revient sur lui même, semble défier le calme ambiant, seule tache noire sur une vaste plaine enneigée, belle et blanche. La Suisse est là, juste au bout du regard, derrière les arbres. Les Monnet tiennent leur demeure depuis vingt ans, racontent le pays, vantent les chemins, accueillent, louent un gîte à la semaine et le week-end. Il y a là six chambres, en tout, dans un vaste chalet (1850 € un week-end de 3 nuits) qui peut accueillir 14 personnes. Ils font buvette pour les gens de passage, les skieurs entre deux efforts, le voyageur d’ici, servant le repas midi et soir aux grandes tablées joyeuses.

Croustade aux morilles © Maurice Rougemont

On boit le coup de savagnin au comptoir, la gentiane pour digérer. On contemple le tuyé. Nicole cuisine avec finesse, tandis que Christian accueille avec faconde. Et tout le monde semble là heureux. C’est l’un des lieux choisis jadis par Gérard Jugnot pour tourner « Monsieur Batignole », l’histoire de ce traiteur parisien, lâche et  profiteur, devenu résistant par hasard, faisant passer la frontière suisse à son petit voisin juif. Christian se souvient du tournage et de l’équipe affamée.

Volaille à la crème © Maurice Rougemont

On goûte là, comme eux, jadis, la croûte aux champignons, le jambon à l’échalote avec ses roesti, la croustade aux morilles, le poulet de ferme aux légumes, l’émincé de veau aux chanterelles, la tarte aux fruits des bois ou le croquant de praliné avec crème anglais, qui font des agapes simples, solides, généreuses.

Thuyé chez les Monnet © Maurice Rougemont