GAEC la Musardière

Thierry Yernaux © GP

Issu du lait cru entier de chèvre, affiné en feuilles de châtaignier liées par un brin de raphia, il est le roi des fromages de Provence. Sa couleur crème ou mordorée, sa pâte onctueuse à cœur, ses forts parfums de sous-bois, ses fins arômes noisetés font du Banon un fromage de caractère. Il bénéficie de l’AOC depuis juillet 2003. Produit au cœur du pays de Giono, sur une zone large (son aire d’appellation compte 31 cantons, 179 communes réparties sur les départements des Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, Vaucluse, Drôme), il bénéficie d’une influence climatique méditerranéenne douce, dans un secteur de moyenne montagne sèche avec des paysages de collines et de plateaux.

Les chèvres à l’enclos © GP

Les chèvres se nourrissent d’herbes des garrigues sur sols peu fertiles et calcaires qui ne retiennent pas l’eau. Elles produisent un lait odorant dont on fait un fromage frais et fin. Mais c’est, bien sûr, son affinage particulier en feuille de châtaigner qui lui confère son goût unique et savoureux : si proche du champignon, de la truffe et des sous-bois, il s’harmonise tout particulièrement avec les rouges provençaux ou rhodaniens de caractère, issus de grenache et de syrah.

Le banon © GP

L’artiste du genre se nomme Thierry Yernaux. Il est belge, de Liège, fut garagistes, comme son beau-père. Il est venu en famille il y a 35 ans « pour le soleil », y est resté par amour de la terre, relayé par sa femme, son fils, sa bru, se souvenant qu’il avait fait des études agricoles, élevant ses chèvres, raflant les médailles d’or au concours de ce fromage, qui, à 38 € le kg, est réputé le plus cher de France. Il vous confie son banon si moelleux sous ses feuilles, avec ses un mois d’affinage, en vous confiant : « prends en garde, c’est un trésor ! ».

Thierry Yernaux, son bouc et son banon © GP