L'Oustalet

Laurent Deconinck © GP

Gigondas ? Un village de vignerons qui se mérite, au pied des Dentelles de Montmirail. Il y a cette auberge du coeur du village reprise par les Perrin, les fameux vignerons de Châteauneuf-du-Pape qui règnent sur Beaucastel, depuis Courthézon, et possède des terres ici même, sa terrasse sous les platanes, sa salle à manger sobre et contemporaine, sa carte des vins immense, qui fait la part belle à tous les vignobles, avec la vallée du Rhône en ligne de mire. Le plus ? Un chef fidèle à la demeure, Laurent Deconinck, qui œuvra huit ans durant chez Alain Senderens, à Paris, notamment au Cercle, le « club gourmand » du maître du Lucas-Carton, mais aussi chez Pierre Gagnaire et Michel Rostang.

Cabillaud mariné et courgettes à l’huile d’olive © GP

Raviole de homard rôti à l’huile d’argan © GP

Ce bel artisan imagine des repas comme une ode appliquée aux produits locaux : l’artichaut violet en barigoule, le mulet sauvage en marinière à la roquette, l’oignon du pays et le cochon du Ventoux, le chèvre du Barroux en trois maturités, la figue de Barbentane à la badiane. Et l’automne fournit ici l’occasion d’une belle symphonie gourmande à marier en douceur avec les grands vins maison.

Le turbot iodé aux cèpes et céleri © GP

Boeuf genièvre a l’échalote confite © GP

L’idée d’un repas ici même ? La courgette à l’huile d’olive avec ses pétales de cabillaud marinées, sa raviole de homard rôtie à l’huile d’argan, le turbot iodé aux cèpes avec céleri et poireaux, le boeuf extra-tendre accordé au genièvre avec l’échalote confite, comme chez Senderens jadis, puis le comté de 24 mois qui s’harmonisent à merveille avec le Beaucastel blanc au joli nez d’agrume, la cuvée vieilles vignes en 100% roussanne d’une remarquable fraîcheur en 2007, sans omettre, bien sûr, les grands rouges usant de douze cépage différents, dont syrah, grenache, mourvèdre, cinsault, counoise, le bel hommage à Jacques Perrin en 2001, l’éloquent rouge 2008 au nez sauvage.

Chèvres du Barroux en trois maturités © GP

Au moment des douceurs, on craque pour le léger effeuillé de coing et agrume aux baies de Sichuan qui s’accorde à merveille avec le délicieux muscat de beaumes de venise 2014 des Perrin avec sa belle acidité et son joli nez de bonbon anglais. Bref, voilà une belle table qui fait honneur à sa région gourmande, heureuse et ensoleillée.

Comté de 24 mois © GP

Effeuillé de coing et agrumes aux senteurs de baies de Sichuan © GP