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Le petit Paris de Néo

Article du 18 octobre 2017

Néo, alias Nicolas d’Estienne d’Orves : voilà exactement le type d’auteur que l’on suit régulièrement sur ce blog et depuis quelques années. Qu’il soit farceur, charmeur, littéraire, gourmand, disert, jamais rancunier. En tout cas inégal. Son petit dernier est à l’image de toute sa production: faussement profond, exquisement superficiel, joliment parisien, plein de trous (de culture).

Ce pseudo érudit, qui fut l’auteur d’un très controversé Dictionnaire Amoureux de Paris, récidive ici en version abrégée. Il n’a (toujours) pas lu Apollinaire (« le Flâneur des Deux Rives« ), ni Aragon (« le Paysan de Paris« ) ou mal Fargue (« le Piéton de Paris« ), se montre à l’aise avec le 7e, le 11e ou le 13e, et pas mal venu avec le 14e lorsqu’il évoque les petits plaisirs dispensés au fil des arrondissements de la capitale, faiblard avec le 19e et le 20e (prière de relire Jacques Réda et « les Ruines de Paris » pour la Villa Faucheur et les abords de Belleville, ou Aragon, s’agissant des Buttes Chaumont), mais surtout particulièrement maladroit (pour ne pas dire pataud) avec le 16e, où il semble partir à la chasse « aux vieux« , citant en tout et pour tout six adresses de restaurants dans tout l’arrondissement (… dont le Cinq … qui est, comme chacun sait dans le 8e).

Oublie, lorsqu’il fait référence aux gens célèbres, qui y ont vécu ou qui y moururent (pp. 176-177), non seulement Apollinaire déjà cité, mais aussi Molière (sa plaque pourtant se trouve bien visible au 2 rue d’Auteuil), non loin du Mouton Blanc (inconnu de lui), où il s’attabla, comme Boileau, la Fontaine ou Racine, Balzac, bien sûr, dont il cite cependant la demeure – célébrissime – de la rue Berton (p.171),  François Nourissier, 23 rue Henri Heine, ou encore Robert Sabatier, qui demeura au 64 boulevard Exelmans. Certes, il y a de bons conseils ici et là. Et de jolies adresses. Mais on sent que notre encyclopédiste potache accumule ses lacunes comme des perles. Et se relit mal. Pauvre Néo! Pauvre Paris!

Petits plaisirs que seul Paris procure de Nicolas d’Estienne d’Orves (J’ai lu, 218 Pages, 10 €).

A propos de cet article

Publié le 18 octobre 2017 par

Le petit Paris de Néo” : 1 avis

  • Gérard Poirot

    Ah, le Mouton Blanc ! Il faut relire le récit idyllique de GP, qui semble avoir apprécié cette table médiocre, sans doute l’une des pires du quartier. On espère que la chère y était meilleure du temps de Molière et compagnie.

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