L'ID
« Lingolsheim : l’ID de Denis »
Denis Vetter ? On l’a connu il y a deux décennies quand il fut, plus de quinze durant, l’adjoint du truculent Philippe Schadt à Blaesheim. Ce lutin farceur, cuisinier émérite aux airs de Bocuse de la campagne recevait le meilleur monde de Strasbourg, de la presse, de la politique et des arts d’Alsace, à deux pas de l’aéroport d’Enztheim. Depuis, on l’a retrouvé un temps à Lingolsheim, toujours aux environs de Strasbourg, à la Diligence. Le voilà installé à son compte, avec son épouse Isabelle, dans l’ancien château de la ville, sur la place de la mairie, avec le fidèle Eric Kast en salle.
Le lieu a du chic, l’escalier monumental en bois qui mène aux toilettes – elles valent le coup d’oeil! – a de l’allure. La salle est moderne, l’esprit de cuisine est celui du marché, l’ambiance bon enfant. Et le pinot noir de Gisselbrecht passe comme une lettre à la poste sur les cèpes persillés, le carpaccio d’espadon (même avec ses badigeons un peu appuyés de vinaigre balsamique), la blanquette de lotte aux asperges, le sandre aux girolles et à la crème avec ses pâtes alsaciennes, la pluma de porc ibérique avec sa purée à l’ail comme le steak de veau aux abricots.
En issue, l’île flottante et les quetsches poêlées avec leurs boules de farine sucrées façon streussel et leur glace vanille sont à retomber en enfance. Voilà une adresse de complicité paisible et de bonne compagnie.