Sissi
« Merano : l’Italie selon Andrea »
Il est natif du Piémont, joue l’aubergiste italien à l’ancienne, quoique revisitant son terroir avec malice, avec son cadre de trattoria chic, sous sa façade un peu neutre, avec une enseigne dédiée à l’impératrice d’Autriche mythique qui venait ici prendre les eaux. Andrea Fenoglio est le bon chef malicieux, savoureux, souriant, enthousiaste et fécond du coeur du Merano qui aime se balader, respirer, oser les agapes légères et calmer les belles fringales nées de l’air des montagnes avec des mets méditerranéens délicieux.
Sa manière ? Italianissime ! On aime ici sa réinterprétation audacieuse du vitello tonnato avec son veau taillé en forme cubique, sa crème de thon sans mayonnaise, après s’être régalé, en liminaire, d’une « pizzeria » liquide et de poivrons en bagna cauda. Après cela, les spaghetti tièdes dit « oméga 3 », Monograno Felicetti, aux foies de morue, les gnocchi de pommes de terre et épinards, farcis de fonduta, parmesan, beurre fondu et truffe noire, les maltagliati au foie de volaille et noisettes joue l’Italie heureuse et gourmande à la puissance 8.
Il y a encore la tendre joue de veau cuite lentement au lagrein avec sa purée de pommes de terre, le faux strudel en pré-dessert, la composition citron, vanille, glace à la ricotta de chèvre et huile d’olive si légère, sa version à lui du sabayon au marsala avec le sbrisolana comme à Mantoue ou encore le flan de chocolat à moins 7 degrés qui s’imposent avec un ton d’évidence et de plaisir.
Avec cela, on goûte le « Grai » en méthode classique de Bolzano, le chardonnay/sauvignon/pinot blanc de Girlan cuvée Flora, le rubicond merlot Levad de Nals à Magred avant la ronde des vermouths (barolo Cocchi, antica formula Carpano, antica Torino) qui joue la sarabande amère et digeste avec les desserts. Et viva Italia con Andrea!