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Les chuchotis du lundi : Novelli chez Pic, les Canailles se dédoublent, Fred Sebilleau ferme Rosmadec, les Gardinier vendent Phélan-Ségur, Leroy au Square, l’Octave déboule à Vaise, tous chez Haeberlin, le Moulin de Mougins version US, une halle pour J-P Coffe

Article du 11 septembre 2017

Olivier Novelli chez Pic

Olivier Novelli © DR

Olivier Novelli devient le  nouveau patron de la salle du restaurant Pic à Valence. Ce natif de Saint-Nazaire, qui a été au lycée hôtelier de Guérande, a passé une grande partie de sa carrière sur la Côte d’Azur dans des établissements de prestige, comme le Mas Candille à Mougins, la Chèvre d’Or d’Eze-Village et fut longtemps directeur du Chantecler au Negresco. Hervé Novelli, qui gagne le titre de MOF de salle en 2011, monte à Paris en 2015 pour devenir directeur adjoint puis directeur de l’Epicure au Bristol. Il quitte ce poste prestigieux en juin dernier et souhaite évoluer un temps vers le consulting. Mais la grande restauration le rattrape. L’équipe Pic, qui a essaimé à Paris, Londres (au nouveau Four Seasons) et à Lausanne (au Beau Rivage), avait besoin de se renforcer. Voilà donc Olivier Novelli nommé directeur de salle de la Maison Pic de Valence où sa rigueur devrait faire merveille.

Les Canailles se dédoublent

Yann le Pevedic et Sébastien Guillo © Maurice Rougemont

Yann Le Pévédic et Sébastien Guillo, deux bretons d’Auray, qui ont travaillé au Crillon et chez Dominique Bouchet, rue Treilhard, avaient créé un événement qui dure avec leurs Canailles  de la rue La Bruyère. Voilà qu’ils voient doublent, se coupent en deux: Yann, l’homme de salle, demeure dans le 9e, tandis que le second se transporte avec une partie de son équipe dans le 20e. Ils reprennent en effet le Bistrot Blanc, un rade années 1930 au charme d’autrefois dans ce qui fut le Ménilmuche de Maurice Chevalier. La formule sera la même (menu à 28 et 35 €), les mets classiques et canailles qui ont fait le succès de la maison (comme la langue de boeuf sauce gribiche) seront également au programme. Le nom du lieu: Les Canailles Ménilmontant. L’adresse: 15, rue des Panoyaux. Téléphone: 01 43 58 45 45. Ouverture ce lundi 11 septembre.

Frédéric Sebilleau ferme Rosmadec

Moulin de Rosmadec © DR

Après 44 ans d’étoiles dans la famille pour son fameux Moulin de Rosmadec à Pont-Aven, 28 à son compte, Frédéric Sébilleau rend son macaron au Michelin (qui le lui décernait à nouveau en 2017 pour ses langoustines en kadaïf, ses ormeaux au beurre d’algue, ses crêpes soufflées au citron). Il ferme sa glorieuse institution le 31 octobre prochain. A 53 ans, après avoir débuté à 17 ans, il s’avoue fatigué et met la maison historique en vente, qui, faute de reprendre, deviendra peut être une maison personnelle (son intérieur historique est boisé, ses quatre chambres, ont, elles, le charme contemporain). En revanche, il conserve son bistrot Sur le Pont, qui enjambe l’Aven  au 11 place Paul Gauguin, et possède toujours un bib gourmand au guide rouge.

Les Gardinier vendent Phélan-Ségur

Thierry, Stéphane et Laurent Gardinier © GP

Ils se recentrent sur ce qui est devenu leur « coeur de métier »: l’hôtellerie et la restauration. Alors que d’autres à Bordeaux (Michel Reybier entre Cos d’Estournel et le groupe hôtelier la Réserve, Bernard Magrez avec ses 40 châteaux et sa Grande Maison où officie Pierre Gagnaire) font les deux, les trois frères Gardinier, préfèrent développer leur domaines hôtelier (les Crayères à Reims) et de restaurants (Taillevent, les 110 du Taillevent à Paris et Londres, le Comptoir du Caviar), même si, à travers leur société « Gardinier Estate », ils conservent leur production d’agrumes en Floride. Ils vendent en tout cas leur grand cru de Saint-Estèphe, Phélan-Ségur, à l’industriel belge, Philippe Van de Vyvere, qui dirige le groupe Sea-Invest, spécialisé dans les activités maritimes et portuaires. On prêtait à Laurent Gardinier, le plus jeune des trois frères, l’ambition de devenir président des Relais & Châteaux. Mais rien n’est fait, ni annoncé.

Clément Leroy file au Square

Clément Leroy © DR

Clément Leroy, ex lieutenant Guy Savoy, quitte, on le sait, le Domaine de Chantilly appartenant à l’Aga Khan et la Table du Jeu de Paume où il avait obtenu une étoile au début de cette année. Il part pour Londres, reprendre la table de Phil Howard, qui s’est lancé, lui, à son nom, sur Elystan Street et que devait remplacer l’étoile filante japonaise,  Yu Sigimoto. Cet ancien du Meurice époque Alléno, ex de l’Espérance à Saint-Père-sous-Vézelay, qu’on annonçait un temps à Tain l’Hermitage avec Michel Chapoutier (il devrait créer une grande table avec ce dernier) a pris la fille de l’air (« pour des raisons familiales« )  avant la réouverture de la maison deux fois étoilée de Bruton Street dans Mayfair, en novembre prochain.

L’Octave déboule à Vaise

La joyeuse équipe de l’Octave © GP

L’Octave? C’est la dernière folie d’Alain Vavro, le designer chéri de Bocuse, mais aussi de Duboeuf, Lacombe et de Mathieu Viannay (la Mère Brazier). Alain et son fils Blaise, caviste fameux sur la place de Lyon, ont mis en place une table toute neuve (ça ouvre demain mardi), à partir de trois maisons anciennes, réunies en une seule, face à un vaste espace de simulation automobile unique en Europe (It-Way). Avec les trois propriétaires de ce dernier, ils ont imaginé une brasserie contemporaine, ses luminaires malicieux, sa décor de bouteilles vides, ses fauteuils années 1960, et la cuisine dans le vent de l’époque signées de deux anciens de Bocuse, Lassausaie, le Moulin de Mougins, Stéphane Blein et Florian Migeot. C’est délicieux (on a testé la demeure en avant-première), le choix de côtes du Rhône est étourdissant et les menus de 17 (formule au déjeuner) à 35 (dîner complet) permet de faire le tour de la question sans se ruiner. En salle, officie Antoine Tourre vu aux Dromonts à Avoriaz. L’adresse: 60-62, rue des Docks, 69009 Lyon. Tél. : 0437502855. On en reparle vite.

Tous chez Haeberlin !

Isabelle et Marc Haeberlin © GP

Il y a ceux qui en seront et ceux qui seront absents. Ce lundi 11 septembre à partir de 19h30, plus de cent personnes triées sur le volet seront présents à Illhaeusern pour fêter les 5o ans de trois étoiles de l’Auberge de l’Ill avec toute la famille Haeberlin, avec Isabelle, Marc en tête, Danièle, la soeur de ce dernier, Marco Baumann, son époux, qui dirige l’hôtel des Berges, contigu, plus la génération qui suit et a contribué à organiser l’événement. On n’oublie pas au passage maman Marie, de la génération d’avant, l’épouse de Paul, la belle soeur de Jean-Pierre, les deux frères fondateurs, hélas absents. Parmi les invités qui seront présents ce lundi, les grands chefs du monde qui ont appris le métier ici même (Jean-Georges Vongerichten, Jean Joho ou Eckart Witzigmann), les amis des Grandes Tables du Monde (David Sinapian, Heiner Finkbeiner, Maryse Trama, Nadia Santini ou Laurent Gardinier), comme les grands chefs d’Alsace (Nicolas Stamm, Michel Husser, Pascal Bastian, Olivier Nasti, Patrick Fulgraff, Marco Arbeit, Jean-Georges Klein ou Emile Jung), sans oublier les familles de trois étoiles d’hier et aujourd’hui (Loiseau, Guérard, Meilleur, Arnaud Lallement, Gilles Goujon, Emmanuel Renaut ou Paul Bocuse, avec qui avec l’Auberge de l’Ill est jumelée, représenté par sa petite fille Françoise et le mari de celle-ci Vincent Leroux). On n’oublie pas au passage les stars du sport et du spectacle, amis de la maison, comme Laurent Gerra, Jean Alesi, Marc Keller ou Mika. Le patron du Michelin, Michael Ellis sera, bien sûr, présent.

Le Moulin de Mougins version US

Roger Vergé en avait fait une des grandes tables de France, longtemps trois fois étoilée et rendu célèbre son petit village des lisières de Cannes dans le monde entier. Voilà le Moulin de Mougins qui change de mains. Un consortium comprenant le groupe de restaurations Fig & Olive qui a essaimé avec succès des établissements bistronomiques dans plusieurs villes stars des USA, dont New York, Chicago et Los Angeles, est en passe de reprendre la maison, vouée depuis quelques mois à l’événementiel. Des travaux conséquents seraient entrepris et un chef deux étoiles parisien devrait être le consultant maison. Comme on dit, aux USA, wait & see...

Une halle à Nancy pour Jean-Pierre Coffe

Avec Jean-Pierre Coffe, au Livre sur la Place à Nancy, en septembre 2015 © GP

Lorrain de Lunéville (où il né en 1934), amoureux de Nancy dont il a si souvent vanté le marché central, notamment au temps de la volaillère célèbre Marie-Paule Wolff et de sa « Ferme de la Basse Prairie », décédé l’an passé (en mars 2016), Jean-Pierre Coffe va revivre dans la ville de ses passions gourmandes (il vantait notamment la rare variété d’abricot-pêche de Nancy). La ville et son maire, Laurent Hénart, vont inaugurer au Marché Central – l’un des plus beaux de France, avec Lyon -, dans son arche centrale, une « halle Jean-Pierre Coffe ». La manifestation est prévue le 22 septembre 2017, à l’occasion  de la fête de la gastronomie. Un bel et juste hommage.

Laurent Hénard, maire de Nancy, au marché central © GP

Les chuchotis du lundi : Novelli chez Pic, les Canailles se dédoublent, Fred Sebilleau ferme Rosmadec, les Gardinier vendent Phélan-Ségur, Leroy au Square, l’Octave déboule à Vaise, tous chez Haeberlin, le Moulin de Mougins version US, une halle pour J-P Coffe” : 3 avis

  • Luce

    Oui, nous attendons… depuis très longtemps, pauvre moulin !

  • Merci Albert!

  • Nahmias Alb

    L’information au plus près de l’actualité, foisonnante, traitée avec sérieux…
    Oû va t-il chercher tout cela ?
    Bravo Gilles !

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