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Les chuchotis du lundi : imbroglio à Biarritz, les travaux de l’Espérance, Alleno redémarre le Terroir Parisien à Hong-Kong, BB milite pour le vegan à St Trop, Rinaldi transforme Adidas en académie du vin, la Clairière rachète le Hunebourg, le renouveau de la Guitoune

Article du 21 août 2017

Biarritz : imbroglio au Palais

Que va devenir le Palais à Biarritz? C’est la question que se posent tous les amoureux de la côte basque. La maison, qui est toujours affilée aux Leading Hotels of The World, mais avait dénoncé son appartenance au groupe Belmond (ex Orient Express), devait être gérée par le groupe Four Seasons. Ce dernier avait remporté l’appel d’offres lancé par la ville, propriétaire de l’hôtel par l’intermédiaire d’une société d’économie mixte, Socomix, mais son contrat a été contesté par le maire, Michel Veunac, lui même contesté par ses adjoints, créant un débat houleux au conseil municipal. Le directeur historique de la maison, Jean-Louis Leimbacher, avait pris sa retraite en 2015, après 27 ans de bons et loyaux services, investissant largement dans la demeure par autofinancement, avec quelque 67 millions d’euros, rénovant entièrement les chambres, créant un spa. Four Seasons devait poursuivre les investissements, créer notamment une deuxième piscine. Bref, tout cela est désormais au conditionnel. Car un nouvel appel d’offre doit être lancé. Le dernier directeur, Jean-Luc Cousty, qui a assuré un interim de deux ans, est retourné à Paris, au Lutétia, qui doit ouvrir l’an prochain. Pour l’heure, la Villa Eugénie, la table gastronomique de la maison, a perdu son étoile en février dernier, même si le chef, le MOF Jean-Marie Gautier, est toujours en place – mais on sait que le Michelin n’aime guère les avenirs incertains. La directrice intérimaire est Cécile Pascouau, ex directrice administrative à l’époque Leimbacher. Et Olivier Richard, directeur du restaurant devient directeur d’exploitation.

Vézelay : les travaux de l’Espérance

L’Espérance © MM

Guillaume Multrier, financier spécialiste d’internet (Webedia), qui a repris L’Espérance à Saint-Père-sous-Vézelay, l’ex trois étoiles et Relais & Châteaux de Marc Meneau, avec sa société « The Hotls Reinvnted Co », a engagé les grands travaux qui devrait donner naissance à une nouvelle Espérance, plus moderne, plus contemporaine, au printemps prochains. Aux commandes des travaux: l’architecte Loïc Julienne du cabinet Construire qui va oeuvrer dans l’esprit de ce qu’à a réalisé Patrick Bouchain, à qui on doit la transformation radicale de la Grenouillère d’Alexandre Gauthier à la Madeleine-sous-Montreuil et la création du nouvel hôtel Troisgros et son restaurant le Bois sans Feuilles à Ouche près de Roanne, mais qui a décidé, lui, de ne plus construire d’hôtel. En cuisine, une jeune équipe, drivée par Marc Meneau et son fils Pierre, devrait reprendre, en les actualisant les grandes recettes de la maison : ambroisie de volaille,  vinette de lapin, homard à la roquette, galets de pommes de terre au caviar, fraises Marie-Antoine.

Alléno importe son Terroir Parisien à Hong Kong

Yannick Alléno © GP

Yannick Alléno avait fermé ses deux « Terroir Parisien », pour cause de fin de contrat avec la société d’Olivier Ginon – GL Events -, qui gère aussi bien le Palais Brongniart que celui de la Mutualité. Le voilà qui rebondit de belle façon en ouvrant un tout neuf Terroir Parisien à Hong Kong dans le Central Prince’s Building. Il y propose le pâté Pantin, le  « veau chaud », le cabillaud aux petits pois Clamart et la brioche Pantin qui épataient les parisiens en quête d’authenticité. Le voilà en tout cas qui dame le pion à Alain Ducasse sur ce terrain. Ce dernier devait rouvrir à son nom l’ex-Terroir Parisien début septembre, mais rien n’est décidé.

BB milite pour le vegan à St Trop

La lettre de BB © DR

Les restaurants de Saint-Tropez sont invités en ce mois d’août à proposer un menu végétarien – qui exclut toute chair animale (viande, poisson), mais admet la consommation d’aliments d’origine animale comme les œufs, le lait et les produits laitiers (fromage, yaourts) – et/ou vegan – qui exclut, lui, non seulement la viande et le poisson, mais aussi les produits laitiers, les œufs et le miel – . L’initiative est venue de la plus célèbre et la plus fidèle des citoyennes de la presqu’île, avec une lettre rédigée de sa main, relayée par l’office du tourisme et son directeur, Claude Maniscalco. Près de la moitié des restaurateurs ont déjà répondu à l’appel de Brigitte Bardot. Et le Byblos, la Ponche, la Villa Belrose, le Girelier comme Sénéquier sur le port ont déjà imaginé leur idées « végétariennes » et « vegan ».

Landersheim: Marc Rinaldi crée une académie du vin

Marc Rinaldi © GP

A Landersheim règnait Adidas qui, en plus de son usine de chaussures, avait jadis transformé sa cantine ouvrière en table étoilée: c’était l’Auberge du Kochersberg que managea par Patrick Klipfel, ancien de Bocuse et Girardet. Si l’Auberge a depuis longtemps disparu, comme d’ailleurs l’usine, les bureaux Adidas, eux s’apprêtent à être transférés à Strasbourg et à laisser place à une « académie internationale du vin », créée par Dominique Destouches, président de la société de négoce VPCF  – Vins de Propriétés et Château de France, sis à Monswiller, près de Saverne, et le financier oenophile Marc Rinaldi, qui a racheté Martin Schaetzel à Ammerschwihr et le domaine Hurst à Turckheim. Ces deux derniers se sont associés à un investisseur chinois, Chengqing Sun qui détient 45 % des actions du lieu. Une convention avec l’École de Management de Strasbourg  permettra aux futurs « académiciens » d’obtenir un diplôme reconnu par l’État. Dès la rentrée 2018, une première promotion de 100 étudiants, dont quarante Chinois, suivra les cours dans les locaux de la Maison de l’Emploi et de la Formation de Saverne. À partir de la rentrée 2019, 300 étudiants, puis 600, les années suivantes, débourseront entre 10 000 et 20 000 euros, logement et stages compris, pour intégrer l’académie dont le siège se situera alors dans l’ex-bâtiment Adidas de Landersheim. Yu Baugé, nièce de Chengqing Sun, sera la future directrice administrative de l’académie internationale du vin. Deux objectifs de la neuve Académie pourraient bénéficier au vin d’Alsace: doubler les ventes de riesling, gewurztraminer, muscat ou pinot gris vers la Chine (« Si chaque Chinois boit un verre de plus par an, on double ainsi la consommation », note Marc Rinaldi), et créer, avec les futurs diplômés de l’académie du vin,  de « véritables ambassadeurs des vins d’Alsace en Chine et dans le monde », glisse le même, avec son regard malicieux.

Vosges du Nord : la Clairière rachète le Hunebourg

Château de Hunebourg © DR

Le lieu est un peu secret et un brin tabou en Alsace, quoique prisé des randonneurs. Bâti au XIIe siècle, revu en forteresse néo-médiévale dans les années 1930 par un alsacien germanophile, il était la propriété depuis la dernière guerre – où il joua le rôle de lieu de pèlerinage, abritant la dépouille du leader autonomiste Karl Roos – par une mutuelle, qui l’avait donné en gestion à la société Vacanciel. Le site forestier, sa situation panoramique à 450 mètres d’altitude au dessus de la plaine d’Alsace, son donjon d’origine, ses bâtiments existants en grès rose en font quelques atouts qui ont pesé dans l’esprit audacieux des soeurs Strohmenger, Lisbeth et Karen, qui dirigent l’hôtel la Clairière bio et spa à la Petite Pierre, à une quinzaine de kilomètres. Avec un prix d’achat d’un million trois cent mille euros, plus un million supplémentaire d’investissement, elles envisagent d’en faire une annexe de luxe, à la fois bio, spa et ayurvédique, de leur maison familiale.

Pyla-sur-Mer : le renouveau de la Guitoune

La Guitoune © DR

Boulevard de l’Océan, au Pyla, face à la plage, la Guitoune, lieu mythique des années 1940 à 1970, fait enfin son retour grâce à la décoratrice Bambi Sloan. Glamour, colorée, atypique et familiale, cette Guitoune nouvelle vague renoue avec ses racines anciennes, à la fois chic et décontractée, comme important de l’esprit du premier Saint-Tropez au Pyla. Moquette homard, lustres poissons rouges et mobilier suranné illustre le style Bambi Sloan, la plus parisienne des new-yorkaises, qui fait découvrir un monde en technicolor, très vacances éternelles. En prime, une cuisine dans le vent, exécutée par un duo de jeunes chefs formés à bonnes écoles: Brice Tomico, passé chez Ostapé à Bidarray époque Ducasse, aux  Belles Rives avec Pascal Bardet et qui fut le  sous-chef d’Alain Llorca, Jérémie Grondin, passé à Baumanière avec Jonathan Wahid, Fanny Rey à Saint-Rémy-de-Provence et aux Sources de Caudalie avec Nicolas Masse. Bref, de belles références pour un nouveau lieu dédié au plaisir.

Les chuchotis du lundi : imbroglio à Biarritz, les travaux de l’Espérance, Alleno redémarre le Terroir Parisien à Hong-Kong, BB milite pour le vegan à St Trop, Rinaldi transforme Adidas en académie du vin, la Clairière rachète le Hunebourg, le renouveau de la Guitoune” : 3 avis

  • PILAIRE Christophe

    J attends avec impatience le renouveau de l Espérance où j ai beaucoup de bons souvenirs !

  • LEFRANC JEAN CLAUDE

    Sans être trop nostalgique , ces belles Misons doivent retrouver une véritable âme .B B a des idées pas toujours à rejeter.

  • Philippe Henri

    Merci pour cette lecture qui me fais voyager dans les notes culinaires des artistes de cuisine que vous rencontrez le lundi pour les chuchotis…

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