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Quand Sfar se marre à Nice

Article du 5 août 2017

Une farce, une pochade, une satire, un faux polar, un miroir politique pour Nice: il y a tout cela dans cet éloge de Jacques Médecin par un enfant de sa ville. Joann Sfar, l’auteur du « Chat du Rabbin » et de « Gainsbourg, vie héroïque », remet en scène l’ex maire mythique de sa cité natale, qui quitte sa retraite d’Amérique Latine pour revenir conquérir ses Niçois qui ne l’ont pas oublié. Sauf que Jacques Médecin s’appelle Jacques Meranda (clin d’oeil au meilleur restaurant de la vieille ville, tenu par Dominique le Stanc!) et son successeur, qui est son fils potentiel – pas si potentiel que ça d’ailleurs, on s’en rendra compte en fin de lecture -, se nomme Christian Lestrival – et non Estrosi – même s’il est bien un ancien champion de moto. Quand Sarkozy refuse l’investiture républicaine à son vieil ami Médecin se dernier va quérir celle de ses amis communistes (et du Front de Gauche!) pour repartir au combat. Il sauve, au passage, le père de Joann Sfar de l’hôpital, lui qui fut son adjoint déçu et démissionnaire. Drôle, truculent, gourmand, charmeur, beauf mais antiraciste, le Médecin-Méranda que campe Sfar est très consensuel sous sa moustache gauloise. Séducteur méditerranéen, Casanova des comptoirs, il est partout chez lui dans sa ville dont il est devenu une sorte de figure immortelle. Ce polar en forme de stèle – où l’inverse – est rédigée avec un humour ravageur, avec ce qu’il faut de non-sens pour faire passer toutes les pilules. Une saine lecture de vacances.

Le Niçois de Joann Sfar (Le Livre de Poche, 266 pages, 7,10 €).

A propos de cet article

Publié le 5 août 2017 par
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Quand Sfar se marre à Nice” : 1 avis

  • intéressant pour ceux qui ont connu l’époque de Médecin.Je partage sur mon blog « le bistro de marco »

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