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Saint-Beigbeder selon Arnaud Le Guern

Article du 4 août 2017

Est-ce « un hétérobeauf, une girouette médiatique, un obsédé, une pute, un mannequin pour Kooples ou les Galeries Lafayette, une grosse merde humaine, un ringard. Un « écrivain »? Un « pitre », comme l’a jadis imprimé François Busnel en couverture de Lire. Si seulement il était mort. Tout serait plus facile« : voilà quelques unes des questions que pose, se pose et s’impose Arnaud Le Guern en liminaire de ce qui apparaît bien comme une hagiographie de Frédéric Beigbeder. « Hagiographie« : vie d’un saint. Il y a de ça dans ce long panégyrique, drôle, snob, lumineux, éclatant, verbeux, ne négligeant pas le name-dropping, ni l’analyse de texte, mêlant la critique, l’exégèse, la réfutation et la chronique people façon « Nous Deux ».

Bref, on ne s’ennuie pas une seconde en dévorant les pages de cette drôle de biographie, passant en revue les livres, les films, la vie du plus désopilant de nos amis des lettres, dont on avait beaucoup aimé Conversations d’un Enfant du Siècle. Le Guern, qui s’est déjà intéressé à Paul Gégauff, Jean-Edern Hallier et Roger Vadim, joue de la digression comme d’un bel art, réinvente l’interview fictif ou approchant, dresse un portrait mosaïque, drôle, précis et flou à la fois, bigarré, coloré d’un contre-héros de notre temps. Beigbeder en sort indemne. Incorrigible et insubmersible !

Beigbeder l’incorrigible d’Arnaud Le Guern (Prisma, 297 pages, 19,95 €).

A propos de cet article

Publié le 4 août 2017 par

Saint-Beigbeder selon Arnaud Le Guern” : 1 avis

  • thomas

    300 pages sur beigbeder c’est 297 de trop

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