L'Oiseau Blanc au Peninsula Paris
« Paris 16e : les derniers jours de Sidney Redel »
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Vous n’avez plus qu’une semaine pour goûter la cuisine de Sidney Redel au Peninsula. Notre Alsacien de service, natif de Strasbourg, originaire de Scharrachbergheim, passé neuf ans chez Gagnaire, fort marqué par ce dernier, va vite voler vers de nouvelles aventures. Le lieu est magique, offrant vue sur tout Paris. Le service est à la fois relaxe, alerte et convivial. Le sommelier, Nicolas Charrière, qu’on a connu au George V, œuvra sept ans en Grande Bretagne – il lui en reste un rien de raideur chic très « Downtown Abbey » – vous déniche des flacons royaux et les formules bien vues permettent d’éviter toute mauvaise surprise.
Ce qui se trame ces temps-ci: foie gras de canard en ballottine et thon blanc germon en carpaccio, marmelade d’oignons de Roscoff à la rhubarbe, encornets et lapin de Bourgogne en persillade, avec langues d’oiseau au safran, coques et crêtes de coq en marinière minute, lotte raidie au curry de Bangkok, crème de champignons de Paris et mousserons de la Saint Georges à la noix de coco, pigeon à l’épine vinette, émincé de chou rouge aux pickles, cuisses et amandes confites au vadouvan.
On l’a compris: le style est très « Gagnaire rajeuni ». On se doute que c’était un peu complexe pour la clientèle « business », même gourmande du Péninsula. Pourtant le talent était là. Si on en parle à l’imparfait, c’est que le 12 août, Sidney s’envole vers une destination encore inconnue. En attendant, on peut et on pourra toujours savourer les desserts maison: rhubarbe pochée, sorbet au yaourt et arlette vanillée, autour du chocolat noir en sphère, croustillant praliné et mousse lactée ou encore citron du Vésuve, miel et fraîcheur de limoncello, tous malicieux et frais.
On y ajoute le charmeur et noiseté meursault les Criots de Buisson-Battalut ou encore le séveux et séducteur gevrey-chambertin de Sérafin que ce diable de Nicolas Charrière sort de sa riche carte comme un magicien de son gibus. La belle maison!