La Maison

L’équipe © GP

On pourrait parler d’un retour. Mais est il jamais parti ? Bernard Frigière, qui appartient à l’une des belles familles de l’île (l’un de ses frères était au Chasse-Marée des Portes, l’autre tient toujours la Cabane du Fier au Fier-d’Ars), est à la fois technicien de cuisine assez fortiche, formé chez les grands (Senderens en sa grande époque), parti aux lointains (à Hawaï, côté Kawaï, à New York, ouvrir le restaurant de Yannick Noah), artiste aussi à temps presque plein et « sculpteur de la mer » dans sa boutique-atelier.

Mouclade © GP

On l’a connu jadis au Bistrot de Bernard, sur le port d’Ars-en-Ré, désormais repris Rémi Massé. Il a ouvert son atelier d’artiste, Le Lieu, rue du Pont Machet, toujours à Ars, où il expose sculptures et peintures, dédiés à son univers marin – on en reparlera vite. Mais le voilà redevenu cuisinier salarié, jouant, avec une équipe de jeunes gens souriants et dynamiques, le briscard de charme, pratiquant avec un classicisme teinté de fantaisie, la cuisine de son cœur.

Thon mariné au soja © GP

L’atmosphère du lieu est relax, jouant la décontraction sans le chichi. Le service, mené avec entrain par le truculent Jérémy Bretel. La déco intérieur use de la récup’ avec malice. Le jardin est un bonheur. Et les tables sont vite joyeuses. On boit le joli vin blanc du pays charentais du domaine Cazulet, mêlant sauvignon, sémillon en une vive sarabande.

Le foie gras © GP

Côté mets, le foie gras au naturel, le thon mariné au soja, la véritable mouclade safranée et joliment crémée, la poêlée de palourdes au pineau, le cabillaud au caviar de hareng, le filet de thon au foie gras, le rognon de veau à la moutarde ancienne, le Paris-Brest et la poire Belle Hélène font des plaisirs sans malice et sans manière. Bref, saisissez cette petite maison du bonheur qui offre l’assurance d’une soirée délicieuse.

La terrasse © GP