Yeeels
« Paris 8e : connaissez-vous Yeeels ? »
On avait zappé à son ouverture, il y a deux ans, cette brasserie chic et mondaine, qui a remplacé l’italien Findi. Aux commandes, Alex Brill, un jeune entrepreneur du bâtiment franco-russe, gourmand et malicieux, qui a su composer avec une terrasse avenante, un cadre contemporain, un sous sol voué à la nuit et aux événements privés, réalisant un ensemble charmeur.
Les toilettes (notamment celle des dames, tout en miroirs) valent le détour. Le service pourrait être plus prompt, mais il est gentil tout plein, l’accueil, lui, pourrait être, aisément, plus aimable. En revanche, la formule du midi fait un tabac justifié. La carte mitonnée par l’expérimenté Pascal Rossi, qui a notamment travaillé chez Ledoyen avec Christian Le Squer et chez Jean-Georges Vongerichten, à New-York et au Market, à Paris, cousine avec le style de cette dernière table toujours mode.
On y ajoute un brin de fusion, à travers le tartare de saumon à l’avocat et émulsion citronnée (un peu sucré, sans sel, ni poivre), le gaspacho au pastèque, céleri, concombre, le céviche de langoustine au citron vert et vinaigre d’Ume (prune du Japon en liqueur), le tartare de thon au pignons de pin à la vinaigrette kiwi-wasabi.
On ajoute un joli chapitre végétal, avec le brocoli rôti et truffé ou la salade détox (avec sucrine, soja, fenouil, menthe, sésame) ou encore le lieu noir au beurre blanc, bien cuit, même si les brocolis en accompagnement sont un peu entêtants. Le choix de vins au verre n’est pas bon marché (le faugères du domaine Valambelle à 10 €!), mais le choix est de qualité.
Il y a des plats plus élaborés ou plus simples le soir (avec un chapitre pâtes et pizza), ainsi que d’honnêtes desserts, dont une bonne crème brûlée à la vanille et une rafraichissante salade de fruits exotiques avec son sirop de thé vert et romarin. A propos, si vous vous interrogez sur la signification de l’enseigne, sachez qu’il s’agit de l’anagramme des Elysées – les Champs, pas le Palais ! Il fallait y penser…