Monaco retrouve son Grill

C’est l’événement de saison à Monaco : la réouverture partielle de l’hôtel de Paris après travaux et quasi reconstruction intérieure. Et, côté gourmandise, la retrouvaille du Grill mythique, offrant une vue imprenable sur le Rocher et sur le port, et aussi sur le ciel, avec son toit ouvrant, comme chez Lasserre à Paris. Aux commandes des fourneaux, une équipe mise en place par Alain Ducasse, avec le chef exécutif Franck Cerutti, et le chef en titre d’ici Pascal Laine, venu de la Trattoria du Sporting, mais passé aussi, en bon savoyard, chez Marc Veyrat. Au programme: classicisme bon chic et produits de grande qualité. Le repas de réouverture, avec gamberi de San Remo aux pistes, risotto aux courgettes, carré d’agneau au jus de sarriette et pommes soufflées, plus la ronde des soufflés, en était un flambant exemple. On en reparle vite. La maison cherche pas forcément l’étoile. « Si on l’obtient tant mieux, si on ne l’a pas tant pis », assure mi-fataliste mi-rieur Franck Cerutti.

Gantié arrête son guide

Après 25 ans de bons et loyaux services au service du grand Sud, de Marseille à Gênes et de Barcelone à Nice, Jacques Gantié rend les grands et arrête le guide qui porte son nom. Motif: ses correspondants se sont arrêtés de travailler et il ne veut pas continuer tout seul. En revanche, l’ex chroniqueur gourmand et littéraire, éditorialiste et grand reporter de Nice-Matin, qui a tant oeuvré pour faire connaître, avec un bien joli talent d’écriture, les saveurs de la Côte d’Azur, publié de nombreux ouvrages gourmands et notamment collaboré au  bel album « J’aime la Riviera » signé Alain Ducasse, lancera un blog à son nom. Tous nos voeux accompagnent ce talentueux confrère.

Vigato ne vend pas

« Je suis toujours chez Apicius et j’entends y rester« , affirme Jean-Pierre Vigato. Notre confrère A Tabula assurait que sa maison était en vente (9 millions le fonds de commerce), citant même, comme futurs repreneurs, Joël Robuchon et Alain Ducasse. Si les intéressés affirment n’être pas au courant d’une telle possibilité ou d’une éventuelle transaction, Vigato de souligner: « c’est bien normal qu’une maison comme la nôtre – un hôtel particulier XVIIIe dans un grand parc – attire les convoitises. Bref, les propositions ne manquent guère. Mais tout va bien pour moi ici et nous n’avons jamais autant tourné« . Dont acte.

Drapeau est toujours là !

Deux étoiles en Vendée à Saint-Sulpice-de-Verdon, Thierry Drapeau est victime d’une mauvaise rumeur. Certains susurrent que sa maison (dans l’historique Logis de la Chabotterie, qui marque la fin des guerres de Vendée) serait fermée ou en voie de l’être. Rien n’est plus faux. La maison, désormais Relais & Châteaux, assurent toujours des déjeuners et dîners rayonnants. Seule son annexe hôtelière contemporaine a connu quelques difficultés et a été mise un temps en règlement judiciaire. Mais l’ensemble repart de façon conquérante. On en reparle vite.

Raimbault se dédouble

Ex propriété de Paul Ricard, rachetée par le milliardaire franco-libanais Iskandar Safa, le domaine de Barbossi s’étend sur plus de 1300 ha. Ici, tout n’est que luxe, art et volupté, avec des œuvres contemporaines parsemant les espaces et installations modernes, golf de 18 trous, haras, vignoble, oliveraie, rucher, bar et restaurant. L’Ermitage du Riou, hôtel proche des plages, dont le restaurant avait cessé son activité, est aussi sa propriété. Stéphane Raimbault, crédité de deux étoiles à la Napoule à l’Oasis voisin, en reprend la restauration de ce qui devient sous sa gouverne l’Ermitage de l’Oasis. Il accueillera fin juin, son bistrot, sis jusqu’ici au 1^er étage de son restaurant gastronomique et doublera sa capacité avec une terrasse d’une cinquantaine de couverts. D’autres projet sont à l’étude, dont le développement de la marque Oasis.

Fréchon fait un tabac

Tout Paris est venu voir ce que le trois étoiles du Bristol avait fait de la table du Drugstore Publicis, revu avec un chic très néo-1960, par le décorateur Tom Dixon : réussite sur toute la ligne avec une carte en quatre dimensions: cuit, cru, classiques, plats signatures, sans omettre une collection de viandes de prix, des burgers de choix et des coupes glacées à fondre. On sert là, dans la qualité, de 8 heures à 2 heures du matin des grignotis, de la finger food (superbes tempuras de maïs au sel tandoori), comme de la vraie cuisine de grande classe. Chapeau Fréchon!

Un Nippon chez Zébulon

Vous connaissez Zébulon, créé par la même équipe de Pirouette, aux Halles et qui a remplacé Pierre au Palais Royal, avec son cadre minimaliste, ses vins choisis, son service léger, et même un peu court. La nouveauté ? Le chef, Yannick Lahopgnou est parti chez Odette, ouvert par les soeurs Rostang aux Halles. Vient de le remplacer un chef japonais, Takashi Aoki, passé notamment chez Laurent Petit au Clos des Sens d’Annecy, chez Michel Bras à Laguiole et chez Bernard Pacaud à l’Ambroisie. Belles références! La maison a de la ressource. Le menu du midi est à 28 €. On en reparle vite !

Geaam bon pour l’étoile

Il était passé jusqu’ici quasi inaperçu du guide rouge pour ses diverses maisons: AG Les Halles dans le 6e, la Taverne Nicolas Flamel dans le Marais, AG Saint-Germain, face au marché du même nom dans le 6e. Voilà Alan Geaam, que nos lecteurs connaissent bien, reconnu très vite à sa juste valeur par les inspecteurs qui note, sur leur compte Twitter:  « Sa vie ressemble à un roman, sa cuisine est un pont entre deux cultures… qu’elle est émouvante, la table d’Alan Geaam ! » Il faut dire que ce Libanais natif du Liberia, qui a travaillé dur avant de créer ses affaires et vient de reprendre avec, aux fourneaux le jeune et talentueux Irwin Durand, est un bel exemple de réussite à la française. On peut prendre le pari qu’en février prochain Alain Geaam va recueillir une première étoile… très méritée!

Giraudel à Malfourat

Doyen des Relais & Châteaux, Bernard Giraudel patron à Trémolat du Vieux Logis, relais de campagne de grande classe que fréquenta jadis Henry Miller alors qu’il descendait la Dordogne en kayak, mais aussi le Bistrot de la Place et un fast good périgourdin, cave/épicerie, Tartines etc, a racheté la Tour des Vents au Moulin de Malfourat dans les vignes de Monbazillac. La maison, qui appartenait jadis à Marie Rougié, mère d’ici, dotée d’une étoile, l’a conservée sous la houlette de son second Damien Fagette. Bernard Giraudel l’a non seulement rachetée, modernisée, avec sa grande terrasse panoramique, mais dotée en plus d’une vaste annexe bistrot de 50 couverts et s’apprête à y construire huit chambres pour un hôtel contemporain. « A 92 ans,  dit-il, j’ai voulu me prouver que j’étais encore jeune« . Pari gagné!

Roucheteau quitte le Lancaster

Il avait obtenu deux étoiles en 2015, ne les a gardé que deux ans, les a perdu en février dernier. Julien Roucheteau vient de quitter discrètement le Lancaster, où il avait pris la place de Fabrice Salvador. Ce natif du Mans, âgé de 37 ans, passé au George V aux côtés de Philippe Legendre, puis chez Michel Troisgros à Roanne, qui conseillait le mini palace de la rue de Berri, jouait une carte de qualité. Mais cela n’a pas suffi pour donner son éclat à cette table chic, joliment redécorée et encore auréolée d’une étoile. Elle devrait fermer ses portes. En attendant, Julien se recentre sur sa table de Levallois-Perret, tenu avec son épouse Laure: J’L’M, situé 4 place Henri Barbusse, au pied du marché couvert. Tél. : 01 85 15 26 06.