Les chuchotis du lundi : Colagreco à Cannes, Fréchon au Drugstore, la Boule Rouge du consensus, Simon chez Gagnaire, Augier le retour, adieu à Jean-Marc Kieny

Article du 22 mai 2017

Mauro Colagreco à Cannes

Mauro Colagreco © AA

Dès le mois de juillet 2017, le chef italo-argentin du Mirazur à Menton, classé 4e au classement des 50Best signera la carte du midi de la Plage de Majestic Barrière Cannes, et ceci, toute l’année. Déjà présent à Courchevel au restaurant BFire du tout récent Barrière des Neiges, Mauro Colagreco y a concocté une carte où le gastro la joue malin et décontracté, avec viandes au braseros et mets mijotés. Il y remplacera, notamment, Luc Reversade qui ne remet pas le couvert cette année et arrête sa Folie Douce cannoise …

Eric Fréchon au Drugstore

Eric Fréchon au Drugstore © Nathalie Carnet

On l’a annoncé il y a deux semaines: voilà Eric Fréchon au Drugstore Publicis des Champs Elysées, dans le cadre imaginé par Tom Dixon en référence aux années d’origine – 1960-1970 -. « Le Drugstore est comme un hôtel sans chambre« , a avoué le chef trois étoiles du Bristol, qui officie au voisin Mini Palais et au Lazare du 9e, à notre consoeur Colette Monsat du Figaro. Parmi ses nouveaux plats emblématiques: une rémoulade de chou-fleur au haddock fumé, un chou-fleur doré meunière à l’huile de curry, un cabillaud cuit au plancton marin et salicornes, mais aussi des pâtes « casarecce » aux coquillages, poudrés à la spiruline, enfin un poulet pané aux cacahuètes, corn-flakes, sauce cajun. Bref, un Frechon très tendance, un brin fusion, très années 2010, qui n’oublie les burgers, milkshakes, coupes de glaces, collection de belles viandes et club sandwiches qui figurent la gloire du premier Drugstore ici-même, celui de Marcel Bleustein-Blanchet, revenu d’Amérique et désireux de faire manger les Parisiens et les touristes en goguette à toute heure… comme à New-York. Ouverture mardi soir, le 23…

La Boule Rouge du consensus

François Hollande à la Boule Rouge © DR

C’était l’autre dimanche à la Boule Rouge, près des Folies Bergères dans le 9e, qui avait ouvert juste pour lui, mais acceptait ses autres clients, comme Enrico Macias, l’habitué du lieu. Raymond Haddad, le patron de cette bonne table juive tunisienne d’obédience casher (mais sans contrôle Beth Din) qui avait reçu ici Nicolas Sarkozy, François Fillon, Rachida Dati, Pierre Lellouche et quelques autres, dix ans auparavant, avant donc accueilli François Hollande pour son repas de fin de quinquennat, en compagnie de Jean-Yves le Driant, Michel Sapin, Bernard Cazeneuve (l’organisateur du repas), Jean-Marc Ayrault, Stéphane le Foll et leurs conjoints. Au menu: kemia et couscous boulettes, comme toujours mon frère. Les photos de Nicolas Sarkozy figuraient toujours encadrées au mur et ceux de François Hollande y seront peut-être à l’avenir. « Chez moi, tout le monde est le bienvenu », assure Raymond Haddad, chez qui est d’ailleurs venu se restaurer Jean-Marie Le Pen.

François Hollande et Enrico Macias © DR

Avec Bernard Cazeneuve © DR

Jean-Marc Ayrault et Raymond Haddad © DR

François Hollande et Jean-Yves Le Driant © DR

Simon chez Gagnaire

François-Xavier Simon © AA

Natif des Ardennes Belges, âgé de trente ans, François-Xavier Simon a fait ses classes à Namur avant d’intégrer la brigade de Philippe Legendre au Georges V. A la Table de Joël Robuchon dans le 16e, il continue de se perfectionner avant de partir pour Rome auprès d’Anthony Genovese et d’œuvrer aux deux étoiles Pagliaccio. Il s’expatrie ensuite à Dubaï et rencontre Pierre Gagnaire qui lui propose la place de sous-chef puis chef de son restaurant Reflets. Il y reste sept ans. PG vient de le nommer chef exécutif en charge de superviser les cuisines des Fouquet’s présents, Paris, Cannes, La Baule, Toulouse, Marrakech et à venir, New York et Saint Barth. Un beau challenge en perspective pour ce bûcheur né.

Alexandre Augier le retour

Alexandre Auger © GP

On se demandait où était passé Alexandre Augier, qui fut le coming man du Victoria 1836 -ex l’Arc – revu en restaurant tendance par Benjamin Patou du Moma Group et la décoratrice en vogue Sarah Lavoine. Fils et petit-fils de boucher,  ex lieutenant de Yannick Alléno, qui tenait notamment les fourneaux du Dali au Meurice, Alexandre Auger s’est volontiers mis à la mode veggie, jouant le met végétal et les saveurs fusion au Blossom, la toute neuve table du Sofitel le Faubourg, rue Boissy d’Anglas, face à Hermès. Avec la jeune pâtissière, Shereen Khelif, il a conçu une carte « light » et dans le vent où l’asperge à la vinaigrette de mangue, cassis, violette et roquette ou le « tout vert », bouillon parfumé à la citronnelle, répond de singuliers desserts légumiers comme ce chou au crémeux d’avocat avec son anglaise de soja. Détonnant!

Adieu à Jean-Marc Kieny

André, Liliane, Jean-Marc et Mariella Kieny en 2011 © Maurice Rougemont

Il fut notre chef de l’année au Pudlo Alsace 2013, venait d’être élu président des « étoilés d’Alsace », avait repris avec succès la succession de son père André, décédé en janvier dernier, dans une maison centenaire, où il avait obtenu l’étoile très vite. Cet ancien de chez Lameloise, Jung, Stucki, Outhier, aurait dû, légitimement, en recevoir une deuxième. Bref, tous les espoirs étaient permis à Jean-Marc Kieny. Voici ce brillant quinqua décédé injustement des suites d’un infarctus, après trois semaines de coma. Son père André s’était envolé à 84 ans. Jean-Marie nous quitte lui à seulement 55 ans. A son épouse Mariella, à sa mère, à ses enfants, nous présentons nos condoléances attristées. Une grande étoile du Sud de l’Alsace s’en va.

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Publié le 22 mai 2017 par

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