Les Terrasses au Casino Barrière
« Blotzheim : cata tranquille chez Barrière »
Allez, on ne va pas porter l’anathème sur ce restaurant de casino, sis à fleur de Rhin, non loin de la frontière suisse et de l’aéroport Bâle-Mulhouse, qui sert, tous les jours, une cuisine internationale anodine, dans un cadre rouge, kitsch et rutilant, sans ruiner le chaland. On y est allé en groupe, invité à partager « le repas des auteurs » du dernier forum du livre de Saint-Louis qui avait la belle idée d’inviter ici quelque deux cent écrivains en goguette. Ce n’était pas sans doute ni le lieu de faire du régionalisme bien pensé, ni de la gastronomie étudiée.
Mais, au vu du menu, on se dit que l’on aurait pu faire un effort minime pour initier le quidam cérébré venu d’ailleurs aux saveurs locales et régionales. Las, le cannelloni de saumon à la mousse d’avocat et tomates confites était aussi réfrigéré que le banal sauvignon du Pays d’Oc du domaine d’Aubaret (en terre de grands vins blancs alsaciens!) qui l’accompagnait. L’aiguillette de volaille farcie avec son méli mélo de légumes (flanquée d’un saint-nicolas de bourgueil, acide et astringent, Le Fresne) était d’une absolue fadeur. Le service se montrait, lui, d’une lenteur coupable. Tout cela pour une nourriture manifestement pré cuite sous vide.
Il y avait, certes, un mieux avec le macaron à la framboise avec son sorbet. Mais, dieu, que l’ensemble donnait une image tristoune et franchement diaphane de l’Alsace gourmande ! D’autant que sur la carte des terrasses du Casino, les vins alsaciens de la maison Lorentz à Bergheim sont présents, à tarifs moins élevés que les crus d’ailleurs sans caractère qui furent servis…