Tilia
« Dobbiaco : un aller/retour au Sud Tyrol »
Quand le Sud Tyrol monte à Paris, ce n’est pas sans munitions. Cette exquise région bilingue et même trilingue (allemand, italien, ladin), frontalière de l’Autriche – elle fit partie de l’empire des Habsbourg jusqu’en 1919 – a plusieurs qualités gourmandes à faire valoir. Témoins les plats exquis concoctés à l’Atelier des Chefs de la rue de Penthièvre par Chris Oberhammer, l’un de ses représentants les plus fervents – et parfaitement francophone, lui, car il a travaillé en Belgique et en France : à la Villa Lorraine à Bruxelles, à la Tour d’Argent à Paris, chez Alain Ducasse à Monaco.
Salade aux asperges et tartare de jambon, speck et saucisson de chamois, mousse de chèvre de Braies et son miel ou graukäse (fromage de vache de couleur grise) avec sa vinaigrette d’échalotes faisant figure de plaisants amuse) gueule. On ajoute en guise de plats régionaux, l’exquise soupe d’orge au jarret fumé, les pâtes aux asperges de Terland et oeufs, le boeuf braisé au lagrein avec sa polenta bio de Villabassa, avant le tiramisu aux pommes revu et corrigée avec sa crème mascarpone vanillée, ses biscuits langues de chat craquants, ses morceaux de pomme confite.
On ajoute les jolis vins locaux, pinot blanc Haeberle en brut réserve 2015 de chez Alois Lageder, sauvignon Quarz 2015 de la cantina Terlano, splendide Lagrein réserve Taber 2014 de la cantina Bolzano, qui, avec ses arômes de cassis et de violette, sa belle couleur rouge sombre aux reflets mauves, cousine avec la syrah, enfin séducteur gewurztraminer passito Cashmere 2013 d’Elena Walch aux jolies notes surmaturées, qui donnent envie d’accomplir le voyage dans cette région nordiste d’Italie, si exotique, dotée de 23 étoiles.