L'Alpette

C’est la botte secrète de l’empire Sibuet : un chalet d’altitude à 1895 mètres face au Mont Blanc et à la côte 2000, pile sur le massif de Rochebrune auquel on accède en ski, à pieds ou, si l’on est chanceux, comme disent les Québécois, en scooter des neiges. La vue sur la montagne est plein cadre, le lieu a le charme de la Savoie de toujours, la terrasse joue le grand angle relax. Bref, tous les atouts sont là pour en faire un grand bonheur des pistes.

La gourmandise est là en prime, sous l’égide du maestro Michel Lentz, ex-chef du Royal Evian, qui gère toute la gastronomie du groupe Sibuet. L’équipe de salle est rôdée, jeune, dynamique, sous la houlette de la belle Laurence qu’on vit jadis chez Masachi de la Cachette à Valence, avec une carte estampillée « Ferme de Marie », mais en version simple, pas bêcheuses, genre « brasserie des neiges ».

Il y a la soupe de légumes dite « aux cailloux » avec ses croûtons, la jolie cassolette de morilles au vin jaune servie sur ses tartines en cocotte Staub, les blancs de poireaux à l’œuf dur et à la vinaigrette de vin vieux, le joli et frais cabillaud « plein beurre » et sa purée, les oeufs cassés au lard, la bête et bonne salade de viande séchée de Savoie aux copeaux de beaufort, sans omettre les plats du jour de la rôtissoire.

Le plus: le buffet de desserts malicieux (dont une exquise Forêt Noire et une tarte aux myrtilles façon grand-mère). Plus une carte des vins digne d’un grand restaurant avec l’apremont de Masson au joli nez de violette et de jeunes fleurs blanches, proposé en deux cuvées, en ligne de mire.

L’atmosphère du lieu est bon enfant. Le premier étage, clair et boisé, est dévolu à la cuisine fromagère, la terrasse relax est ouverte à tous, à toute heure, et les salles du rez de chaussée au décor rouge et noir, genre savoyard contemporain, possèdent le look du refuge gourmand, d’hier de toujours. Bref, voilà à regarder, à savourer, à vivre et à rêver.