Voilà un parfait petit livre de chevet, dont on peut lire un chapitre (il y en a 29…) chaque soir. En en relisant le début ou/et la fin chaque matin. Un manuel de savoir/vivre ou de survie dans un monde déraisonnable, dont le titre, emprunté à Maïmonide, dit tout ou presque. Les égarés que nous sommes s’interrogent sur le devenir et le pourquoi de leur existence. Jean d’Ormesson répond avec ce mélange savant de malice, de politesse, d’érudition, de raffinement, d’humour, de science et de conscience qu’on lui connait. Un peu de Platon, une touche de Lao-Tseu, un brin de Ronsard, un rien de Borgès, un zeste de Giono, et, sur l’eau, la lumière, le travail, la vie, le plaisir, la beauté, Dieu et la mort, Jean d’O est intarissable. Au terme de sa lecture, on ne sait trop si on a avancé dans la connaissance de l’humain et de soi-même, mais l’on a passé un moment exquis et pris un délicieux plaisir à converser avec un ami philosophe et fin lettré.

Quelques exemples?

« Ceux qui croient à Dieu ont beaucoup de chance »

« Il y a pire que les imbéciles qui croient au progrès: ce sont les imbéciles qui n’y croient pas« .

« La joie est une grâce venue d’ailleurs« .

« Le plaisir est une herbe folle qui pousse entre les pierres »

« Chacun a le droit, et peut être le devoir, d’être heureux« .

Le guide des égarés de Jean d’Ormesson (Gallimard/Héloïse d’Ormesson, 118 pages, 14 €).