Le chainon manquant de la « génération perdue »

Article du 6 avril 2017

On connait le mot de Gertrude Stein, rapporté par Hemingway dans « Paris est une fête »: « vous êtes tous une génération perdue ». Le grand Hem, Scott Fitzgerald, William Carlos William, Ezra Pound, que fréquentèrent James Joyce  dans la librairie de Sylvia Beach, Shakespeare & Company, composèrent cette colonie d’expatriés flamboyants qui vivaient Paris comme une fête permanente et la littérature telle une folle passion. Le chainon manquant de ce petit groupe à la fois symbolique et d’importance dans la littérature mondiale se nommait Robert Mc Amon. Poète, romancier, mémorialiste (« Being Geniuses Together »), mécène, éditeur, Mac Almon fut plus qu’un témoin, un passeur d’âme, un rassembleur, un « go-between« , l’homme qui fait le lien entre l’auteur d‘Ulysse et son imprimeur dijonnais, Maurice Darantière, qui prend des coups d’Hemingway après l’avoir publié, aide et les uns et les autres, distribuant les subsides alloués par sa fantomatique épouse – il avait conclu un mariage avec la fille d’un milliardaire anglais en quête de respectabilité. Voilà ce qui se dévoile dans une livre hommage qui se lit comme un roman vrai. Alcoolique, homosexuel ou bi, solitaire, amoureux ou/et désespéré, voilà le tribut payé à « Mc Almon le magnifique » comme le suggère la bande annonce du livre. Un bel hommage qu’on imagine devenir un film sous la houlette d’un metteur en scène US nostalgique. N’est-ce pas Mr Allen ?

La nuit pour adresse de Maud Simonnot (Gallimard, 258 pages, 20 €).

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Publié le 6 avril 2017 par

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