Alan Geaam
« Paris 16e: Geaam, grandeur nature »
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C’est « la » table parisienne du moment à découvrir : l’exemple d’une transmission réussie, d’Akrame à Alan Geaam. Ce dernier, qu’on connaît depuis la Taverne Nicolas Flamel dans le Marais, créant des « AG » aux Halles comme à St Germain des Près, a repris le lieu où le premier eut deux macarons. Il est aidé, côté cuisine par Irwin Durand, élève de Robuchon, Wahid, Loiseau, vu au Bien Aimé, et par son pâtissier fétiche et autodidacte, Julien Noray.
Libanais, natif du Libéria, bûcheur fou et entrepreneur intrépide, Alan a mis toute son âme dans cette demeure jadis sobre et minimaliste, revue chaleureuse et contemporaine, avec une touche de chic pour les banquettes en vague. Les plats se distillent en menus à séquences, le service suit avec enthousiasme, les vins ont de la patte et du caractère, les tarifs sont sages eût égard à ce qui est ici servi et vogue nettement au niveau de l’étoile.
Le bouchées apéritives entre foie gras et houmous sont exquises, les asperges de Sylvain Erhardt aux morilles et œuf de caille en beignets parfaites, la langoustine de deux façons, façon raviole, avec blettes, cardamome, sauce bisque corsée, superbe, la lotte au vadouvan au poireau fait un moment plein de délicatesse, et le pigeon cuit à la goutte de sang, avec sa mélasse de grenade et son céleri genre rémoulade témoigne d’une évangélique pureté.
Bref, avec un ou deux verres de vins choisis avec malice (nuits saint georges de Patrice Rion, côte rôtie de Stéphane Ogier à Ampuis), on fait là un repas splendide. On n’omet pas les douceurs légères: pamplemousse rose, aloé véra, eucalyptus ou lait au miel de mon enfance, parfum d’hysope, pollen. Bref, volez, courez, réservez! Il va y avoir du monde…
Une table toute en générosité, à des prix… raisonnables ! Assez rare pour être souligné.
Un beau repas, et beaucoup de talents réunis à une même adresse