Bon-Bon
« Bruxelles : l’envol d’Hardiquest »
On a connu Christophe Hardiquest dans son bistrot relaxe d’Uccle, où ce Liégeois jadis formé chez Yves Mattagne au Sea-Grill, œuvrait déjà en cuisine apparente. On l’a retrouvé dans un chic quartier bruxellois, avec ses belles maisons, ses nobles ambassades, ses parages bucoliques. Le voilà auréolé de deux étoiles, avec des tarifs augmentés, une qualité à feu continu, des menus surprises bien balancés, des idées de cuisine locavore, belgo-belges, jouant la cuisine vive, savante, à partir de produits de qualité, jouant la tradition revisitée, avec des idées dans le vent, un brin de moléculaire (une jolie sphère au vermout parmi les séduisants amuse-gueule).
Bref, tout ce qui se livre là face à la cuisine spectacle, façon théâtre, servi avec précision par un personnage aux aguets, vaut le déplacement dans la proche commune de Woluwe-Saint-Pierre. Les anchois de Norvège en gelée et escabèche, la tomate aux crevettes grises avec des crevettes crues, une gelée de tomate, du caviar d’Aquitaine, la mousse glacée de foie gras au café, les jets de houblon aux crevettes grises, avec œuf de caille mollet au charbon végétal ou encore le splendide et si moelleux coucou de Malines relevé aux agrumes de Michel Bachès avec ses crêpes vonnassiennes, donnant au personnel de salle l’occasion d’un beau service au guéridon.
On ajoute les jolis desserts, comme le « café aux cèpes » avec les cèpes séchés, le café en mousse fine, sa glace au caramel au beurre salé. Ou encore les gourmandises du chariot dont une superbe tarte aux noix de pécan. La carte des vins est au diapason, bien orientée sur la vallée du Rhône ou la Bourgogne (joli gevrey-chambertin signé Jacky Confuront-Cotetidot).
Bref, voilà une table qui a du punch, un lieu qui a du charme et un chef artisan qui va de l’avant.
un restaurant qui vaut largement 3 étoiles depuis des années