Les Enfants Terribles

Ils ne sont guère provocateurs les petits- enfants des « Enfants Terribles « de Cocteau, qui baptisa ainsi, dans les années 1950, la table de l’Hôtel Mont Blanc. Le décor de salle à manger cossue et chantournée, quelques fresques signées de Jean C. derrière le bar, une cuisine ouverte et des mets classiques et sans outrance: voilà le programme du lieu.

A dire vrai, on vient là ici, sagement, sous la houlette des Sibuet des Fermes de Marie, du grand manitou conseilleur Michel Lentz, qui fut durant 25 ans le chef du Royal Evian, et des bons exécutants Thierry Guinot et Vincent Falcoz, goûter de bons produits au mieux de leur fraîcheur et de leur vérité. Ce qui n’est déjà pas mal.

Les huîtres spéciales de Gillardeau, la salade de pommes de terre grenailles aux truffes noires, les grosses saint jacques aux cèpes, le filet de boeuf au poivre « dit Enfants Terribles », avec sa belle purée de pommes de terre truffée, comme le baba au rhum de tradition et l’omelette norvégienne dite ici megevanne, avec son coulis compoté de myrtilles et son flambage au génépi font plaisir sans prise de tête.

La belle surprise de la maison : une carte des vins savante avec des crus sélectionnés avec art. L’apremont de Masson au joli nez de violette ou le savigny les Lavières de Tollot-Beau, fruité comme du jus de framboise, valent le déplacement. On ajoute un service souriant, une atmosphère bon enfant. A l’image de ces enfants sages de Megève nouvelle vague.