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Bons baisers de Megève

Article du 30 janvier 2011

Sur les pistes de Rochebrune, dimanche 30 janvier 2011, 16h29  © GP

Elle n’a pas vendu son âme au dieu béton, a su demeurer fidèle à elle-même, est restée cette belle savoyarde qui fait référence. Une résurrection ? Mais non, une justice rendue à ce village devenu station sans changer de nature.

La baronne Maurice de Rothschild, qui trouvait que l’on parlait trop allemand à Saint-Moritz durant la Grande Guerre, imagina une réplique française au bourg roi d’Engadine. Elle découvre le plateau de Mont-d’Arbois en 1918, y crée son palace en 1922. Depuis les Allais, les Périllat, les Duvillard ont donné leurs lettres de noblesse aux pistes. Les Allard ont lancé la mode du fuseau. Les Maillet-Contoz ont innové dans la déco et les Jolly-Potuz dans la joaillerie. Les Sibuet, au Fer à Cheval puis aux Fermes de Marie (qui ont entamé leur deuxième décennies) et au Lodge Park, ont recréé l’hôtellerie de montagne, magnifiant l’esprit chalet.

Signalisation à Rochebrune © GP

Le chic de Megève? Imaginer une légende vraie, que signent, à leur manière sensible, les rejetons des grandes familles de la station. La place de l’hôtel de ville, avec son église baroque, son prieuré, son lavoir, ses boutiques chics, ses tourelles, son grand sapin illuminé, ressemble à un décor de théâtre. Et chaque hôtel raconte l’histoire de la Savoie et de ses belles images.

A L’Alpette sur le massif de Rochebrune © GP

Le Mont-Blanc, avec sa galerie de photos, de Sagan à Jean Cocteau, fait figure de monument revisité: on vient boire le chocolat chaud au bar et l’on prend simplement le temps de vivre. Le Chalet Noémie, en mémoire de la baronne Maurice de Rothschild, est le coin cosy le plus secret du village, sur les hauts du Mont d’Arbois, en annexe au si joli chalet – classé Relais & Châteaux – de la baronne Nadine.

Et tout Megève se raconte ainsi de bouche à oreille. On fait la queue, en anorak ou en vison, , pour acheter ses miches de campagne. On guette les dernières créations de Jean-Paul Allard, qui joue, à sa façon conviviale, le Hermès des neiges. On guigne sa place au Polo local, qui recrée les courses de chevaux sur la neige. On réserve sa table pour le plaisir d’une soirée gourmande au Flocons de Sel, aux Fermes de Marie ou à la Taverne ou au Chalet du Mont d’Arbois.

Le ski, bien sûr, n’est pas oublié. 420 km de pistes et 103 remontées mécaniques mènent à l’assaut du Jaillet, de Rochebrune, du Mont d’Arbois, mais aussi des voisins Combloux ou Saint-Gervais. Le fond, avec 70 km balisés, le surf, la patinoire, le curling, les raquettes et les sentiers entretenus pour les piétons qui demeurent, même l’hiver, les rois du lieu: voilà ce qui attend les amateurs de glisse comme les amoureux du grand air dans ce village à échelle humaine.

Moins snob qu’on ne l’imagine, plus authentique qu’elle ne le soupçonne elle-même, Megève fait désormais référence universelle. On l’espionne, depuis Courchevel. On la guette, depuis Gstaad. On imagine calquer son âme, depuis Aspen. Elle reste unique. Et c’est bien pour ça qu’on l’aime.

Office du Tourisme, 74120 Megève. Tél. 04 50 21 27 28

A propos de cet article

Publié le 30 janvier 2011 par

Bons baisers de Megève” : 1 avis

  • Marie

    Bonjour Gilles,

    Megève est unique, elle est authentique comme vous l’écrivez.

    Merci pour ces très belles lignes sur ce joli village.

    Marie

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