Abri

Katsuaki Okiyama © GP

Ce discret chef nippon, qui fait un tabac à feu continu dans son bout de 10e, en haut de la rue du Fg Poissonnière, on le connut jadis à l’Agapé Bis. Depuis, Katsuaki Okiyama a fait du chemin en solitaire ou presque. Il a ouvert près de son premier Abri, un Abri Soba très nippon (au 10 rue Saunier), où nouilles, udons, ramens dansent la sarabande. Il est bon, en tout cas, de retrouver la manière subtile de cet ancien du Taillevent, de Robuchon et de Banzo au Clos de la Violette qui joue la cuisine du marché franco-française en version tonique.

Maquereau © GP

Chou kale, seiche © GP

Deux menus guident les « non choix »: quatre plats au déjeuner, six au dîner, le tout à prix mesurés. Et si les réservations n’étaient pas si difficiles, on viendrait plus souvent. On passe sur le décor déglingue ou minimaliste, les serviettes en papier, les couverts qu’on ne change pas de plats en plats. Les qualités des produits et des préparations fait tout pardonner.

Velouté de courge © GP

Saint-pierre, endives, artichauts © GP

Ce soir, c’est maquereau mariné, avec chou fleur, pamplemousse, crème d’oignon et vanille, seiche, chou kale, émulsion de comté, coulis de chou, galette de riz noir, velouté de courge, olive, émulsion safran et orange ou encore saint-pierre aux endives, artichauts, huile d’olive. Cela défile comme à, la parade, mitonné sans chichi. La carte des vins « nature » est là en contrepoint, comme le gentil brouilly de Descombes un brin astringeant.

Canard, légumes racines © GP

Côté viandes, la juteuse canette avec légumes racines et purée de céleri rave, passe comme une lettre à la poste et, en dessert, le fin millefeuille chocolat relève d’une glace romarin fait une belle issue gourmande. Bref, du bon, sans chichi, ni tape à l’oeil. Réservez, certes, mais surtout, armez-vous de patience. La liste d’attente est longue comme un jour sans pain…

Mille-feuille chocolat glace romarin © GP