Le monde entier chez Troisgros

C’était ce week-end en fanfare, que les Troisgros ont ouvert leur nouvelle table d’Ouches à quelques pas de Roanne. Estampillée trois étoiles depuis un demi-siècle, la maison connaît une nouvelle jeunesse sous l’impulsion de Michel, de son fils César, en attendant le retour de Léo, qu’on aperçut l’an passé chez Alexandre Gauthier, à la Grenouillère de la Madelaine-sous-Montreuil. Chez Troisgros, ni rupture, ni révolution, mais une belle évolution vers la modernité, avec une demeure toute entière ouverte sur dehors. Le cahier de réservation se remplit à une vitesse folle avec la venue de gourmets du monde entier. On en reparle évidemment.

Maurey démocratise le Cristal Room Baccarat

Olivier Maurey, du groupe Luderic, a succédé à Guy Martin, au restaurant du Cristal Room Baccarat. Il s’apprête à revoir la décoration façon design intemporel, sous la houlette de Jacques Grange, confiant les fourneaux au jeune Mathieu Mécheri venu du Mini-Palais. Au programme, tarifs revus à la baisse, avec une formule à 29 €, ouverture et accueil non stop de 12h à 22h, avec des mets sérieux, fortement orientés vers le terroir lorrain, rappelant que la Cristallerie Baccarat est implantée près de Lunéville et Nancy, sur la route des Hautes Vosges. Au programme, notamment une exquise quiche lorraine (revue avec sa pâte au crumble de parmesan), une potée lorraine légère et un soufflé à la mirabelle. On en reparle très vite.

Courchevel affiche complet

Quatorze étoiles pour moins de 2500 habitants: Courchevel détient le record du monde de la densité villageoise au Michelin en 2017: plus fort que Baiersbronn en Forêt Noire avec ses huit étoiles et deux bibs rouges pour quinze mille habitants ou encore Bray-on-Thames en Angleterre avec huit étoiles pour huit mille habitants. A l’office du tourisme de la cité de luxe de la Tarentaise, reine des Trois Vallées, on fait remarquer qu’en plus des promotions de l’année (Alléno au 1947 du Cheval Blanc, qui affiche complet jusqu’à la proche fin de saison, les deux tables du groupe K2), plus les tables étoilées de Gagnaire aux Airelles, Rochedy et Buron au Chabichou, le Strato de Charial-Viel, l’Azimut au Praz et le Farçon à la Tania, on possède des tables de qualité, pas forcément étoilées (le Genépi, La Saulire, la Cendrée) qui valent toutes l’étape et la dégustation. Qu’on se le dise !

Alléno nouveau diamant de LVMH

Il possédait jusqu’ici les plus beaux sacs, les plus beaux parfums, les plus beaux vêtements, les plus beaux beaux champagnes. Il lui manquait les plus beaux hôtels (c’est fait avec Cheval Blanc, entre Maldives, Saint Barth, Saint-Tropez, Courchevel et bientôt Paris) et les plus beaux chefs. Le voilà désormais avec comme figures de proue gourmandes Arnaud Donckèle à la Pinède et Yannick Alléno désormais deux fois trois étoiles au 1947 et au Pavillon Ledoyen. Bernard Arnault, patron du groupe LVMH, qui réunit notamment Dior, Vuitton, Céline, Moët Hennessy, Givenchy, Chaumet, Bulgari, Berluti, Acqua di Parma, Guerlain, Kenzo et Fendi, s’affirme désormais comme le roi du monde du luxe. On en oublierait presque Krug et Dom Pérignon en Champagne, mais aussi Yquem et Cheval Blanc dans le Bordelais. A Paris, le prochain palace made in LVMH, bâti dans l’ex Samaritaine, sous l’égide de l’architecte Edouard François, face au Pont Neuf et à la Seine, doit se doter d’un restaurant de luxe. On s’interrogeait jusque là sur le nom du futur chef et rien n’est encore décidé – ce devrait fait en mai prochain – l’ouverture de l’hôtel est prévu au printemps 2018. Nul doute que Yannick Alléno, nouvelle pierre précieuse gourmande du groupe, marque des points dans cette course non dite.

Michelin et le jeu de bascule

« Nous n’avons pas de quota« , note la direction du Michelin en haut lieu, lorsqu’on lui demande si elle peut donner des étoiles librement. Jamais, pourtant, en 2017, le jeu de bascule du guide rouge ne fut plus éclatant. On enlève une, deux ou quatre étoiles et on en remet là. Si l’on fait le compte des descentes et des montées cette année, on se rend bien compte que l’on arrive grosso modo aux mêmes nombres d’étoiles dans chaque catégorie. L’an passé, Alain Ducasse avait perdu au Meurice la 3e étoile gagnée au Plaza-Athénée. Cette année, le jeu de bascule s’est fait plus subtil avec, par exemple, la remise à une étoile du Il Cortile à Mulhouse, qui était le seul deux étoiles en province – Stefano d’Onghia l’avait gagnée là il y a trois ans, l’année où les Mosconi, Ilario et Simonetta, qui tiennent la meilleure table italienne hors Italie et en avaient deux au Luxembourg, perdaient leur 2e étoile. Cette année, c’est donc l’inverse qui s’est produit, les Mosconi à la frontière du Grand Est ont retrouvé leur 2e étoile perdue, tandis que Stefano d’Onghia du Cortile a perdu la sienne. Roué Michelin!

Akrame ouvre Shirvan

Akrame Benallal ou Akrame Power ! On a un peu de mal à suivre celui qui s’affirme comme le Ducasse de la nouvelle génération, entre Hong-Kong, Bakou et… Paris, Brut rue Lauriston, ses Ateliers Vivanda du 16e, du 6e et du Marais, sa grande table de la rue Tronchet, où il vient de retrouver son étoile (même s’il vogue bien au dessus), son corner de Beaugrenelle sur le thème des madeleines (Mad’leine), son tout récent fast food (de luxe), A’Plum, rue du Fg St Honoré, enfin sa brasserie métissée: cela s’appelle Shirvan (le feu ou la flamme en langue azeri), cela ouvre officiellement aujourd’hui, de 7h30 le matin à tard dans la nuit (2h…) en lieu et place de l’ex brasserie Devez. Pour y confectionner une cuisine aux saveurs … métissées, évoquant aussi le Proche Orient, le Maghreb et l’Inde, il a embauché une « pointure », Manoj Sharma, qui fut le chef de Desi Road, et apprit le métier à Londres au Rasoi dans Chelsea avec Vineth Bathia. Cuisine végétalienne, saveurs issues de la broche, épices variées: cet alléchant programme rameute déjà du monde. On en reparle vite !