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Maison Pic

« Mon repas chez Pic (Valence) »

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Article du 27 janvier 2011

Le service chez Pic © Maurice Rougemont

Je vous l’avais promis. Le voici: le récit de ma visite éblouie dans une maison hors normes qui change à plaisir. La Maison Pic? C’est un nouvel OVNI qu’on a vu de loin se poser sur la planète Terre côté Rhône-Alpes, direction Midi moins le quart. Nous sommes là à Valence, Drôme, que le TGV relie désormais à Paris en 2h10. La maison historique de la ville a fait ses mues successives.

Service chez Pic © Maurice Rougemont

Il y a la période noble et rustique à la fois de la grand-maman Sophie, du grand-père André, du papa Jacques, enfin du frérot Alain (aujourd’hui aux Mésanges  à Mont Bonnot St Martin, près de Grenoble). Puis la période provençale, puis moderne, puis zen et carrément design, version high tech d’aujourd’hui sous la houlette d’Anne-Sophie et de son mari, le dynamique David Sinapian. On sait que la petite Anne-Sophie qu’on prénomme Anne pour faire court, formée au management, se met aux fourneaux en autodidacte créatrice et inspirée.

Grenouilles © GP

Et voilà qu’elle devient la seule femme en France trois fois étoilée en 2007 (pour la petite histoire, le Pudlo France 2001 avait devancé le Michelin de 6 ans, en lui accordant ses trois assiettes d’entrée de jeu). La maison d’aujourd’hui est à son image : sobre, sereine, sans effet de manche, avec ses tables espacées, son mobilier d’auteur, ses nuances de noir et blanc, ses couloirs devenant un « musée Pic », vivant drôle, ludique, rendant hommage à la grande mère Anne qui tenait l’auberge du Pin à St Péray, comme à André et à Jacques. Quant à la cuisine d’Anne-Sophie, elle a pris une envolée neuve.

Oeuf et oursin © GP

Il y a ces plats vifs, frais, ciselés, sereines, mixant produits de toujours et d’ailleurs, épices lointains, formant une anthologie du goût hexagonal nouvelle manière. Ainsi, les fines cuisses de grenouilles cuites meunières dans un beurre au thé fumé, avec son embeurrée de chou vert et de pomme de terre à la marmelade de citron (magnifique, mélange moelleux/acide), les langues et crémeux d’oursins en fine gelée d’oseille avec son somptueux jaune d’œuf coulant relevé de poivre cubèbe, cette magnifique ode à la betterave dite plurielle, proposée crue, fondante, crémeuse,  avec ses variétés shiogga, jaune et crapaudine, ses grains de café Blue Mountain, son acidulé d’épine vinette : grandiose !

Betteraves © GP

Vous en voulez encore ? Il y a encore, en petites portions, mais suffisantes pour tout jauger, au long d’un de ces menus dégustation équilibrés et fins dont la douce Anne a le secret. Telle la grosse saint-jacques normande avec son amertume légère à la réglisse, son anguille fumée et sa tombée de chicorée de Trévise. Ou son turbot côtier à la vapeur douce, avec son asperge de Mallemort minute, son jus de cuisson perlé à l’huile de menthe poivrée, son parfum de truffe noire.

Turbot © GP

Et, encore, indiquant que Valence est un lieu d’étape au carrefour de la N7, par où transitent tous les bons produits de France et que la maison Pic joue le rôle de bonne ambassade gourmande, le cabri corse truffé, confit, au jus aromatisé à la genièvre avec ses gnocchis de pommes de terre à la brousse. L’enfance de l’art ! Ou la complexité même, revue à l’aune de la simplicité. Choisissez la définition qui vous convient.

Cabri © GP

On y ajoute, après la ronde des  vins de la vallée du Rhône choisis par le sommelier expert Denis Bertrand et celle fromages hexagonaux, la mousse de chocolat au citron jaune et cacahuète genre Finger ou le vacherin contemporain à l’ananas et poivre, réalisés par la pâtissière Audrey. C’est féminin, virtuose et finalement léger comme une plume. On sort que l’épreuve délicieuse avec le sentiment d’avoir redécouvert la cuisine d’aujourd’hui sous la houlette d’une magicienne ailée. A redécouvrir très vite !

GP & Anne Pic © GP

Maison Pic

285, avenue Victor Hugo
26000 Valence
Tél. 04 26 44 80 73
Menus : 90 (déj.) 210, 330 €
Carte : 190-220 €
Site: www.pic-valence.fr

A propos de cet article

Publié le 27 janvier 2011 par

Maison Pic” : 7 avis

  • ²claude

    Anne Sophie pic est surtout une très bonne communicante, entourée de bons cuisiniers…Une première expérience au bistrot 7, laisse perplexe..de (très) bons plats, maitrise des épices. Service déplorable, belle mini-carte des vins très intéressante mais on aimerais en avoir un peu (de vin) dans le verre et ne pas attendre de très longues minutes après avoir été servi du plat ! maitre d’hôtel(??)incompétent, encaisse sans un mot et s’en va..NUL !
    Pour les plats, on reviendrait bien, mais pour le reste..??

  • christophe

    Pour moi, ce fut vraiment une mauvaise expérience : service froid et hautain, aucune ambiance dans l’hôtel, plats servis quasi froid, sans grande saveur, assiettes mal dressées entre 2 convives notamment sur la betterave plurielle et cuisson approximative.
    Devant nos remarques, le chef de salle se confond en excuses, nous offre un plat, geste qui aurait pu être apprécié si nos remarques avaient été prises en compte, mais là encore : tronçon de homard trop cuit et donc caoutchouteux tandis que la pince, elle, était parfaite, le tout servi quasi froid avec une émulsion complètement retombée le temps de verser le bouillon.

    En revanche, nous garderons un très bon souvenir des desserts absolument sublimes !!!

    Nous y sommes allés un vendredi, elle était absente… ceci expliquerait-il cela ? dommage… Nous n’y retournerons pas et préférerons d’autres 3*.

  • Jean Pierre F.

    Économisez et faites vous plaisir(s) !
    Franchement le voyage est à faire. Elle décoiffe tant en maitrise des saveurs que dans l’innovation. Humilité et compétences sont les deux valeurs de Anne Sophie. Le lieu reste sobre et l’équipe vous met à l’aise dès votre entrée dans les lieux.
    Elle mérite sans discussion ses notes
    Bon voyage.

  • Le menu que j’évoque est à 220 €. Et si Alain était le classique et le timide de la famille, Sophie c’est l’innovation, la finesse, la légèreté, sans l’oubli de la tradition. N’écoutez pas ce qu’on raconte!

  • yves

    et un menu à 330 € avec du caviar (d’aquitaine -)-)) plus cher que Passard ou presque, il parait que le vrai talent de cuisinier c’était son frère, mais bon, c’est ce qu’on raconte

  • polo

    yves lui y en a rien comprendre?
    changes de stylo!
    ah, Pic les déjeuners familiaux des années 60/70 chez le pére Pic
    parmi la communauté arménienne de Valence (l’industrie de la chaussure
    étaient encore vivante)
    Pic ,6 pages dans Saveurs en 2000 photographe Rougemont,journaliste
    Pudlowski.
    Un livre de Mesplède et une parution dans chaque numéro d’Etoile
    A défaut de compétences elle doit quand meme avoir des qualités
    Chapo!

  • yves

    « dont par où transitent »
    vous y en a voulu dire quoi?

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Maison Pic