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Les chuchotis du lundi: sursis pour La Cazine, Maurey chez Baccarat, Ellis épinglé, Kofoed à l’amende, l’hypothèse Petit, Michelin et ses bibs, Marco et son bistrot, Rémy change le Royal Monceau, les Sibuet débarquent à St-Barth, Lelièvre parie sur Curio, le Fouquet’s ferme

Article du 9 janvier 2017

Sursis pour la Cazine

Le château de la Cazine © GP

Le château de la Cazine © GP

C’était l’unique étoilé du département de la Creuse. Le Château de la Cazine, qui avait perdu son macaron l’an passé, à la suite du départ de son chef David Boyer, a été placé en redressement judiciaire. Propriété d’un groupe anglais, ce beau château XIXe avec ses prestations gourmandes aurait mené un trop haut train de vie. A l’étoile Michelin elle-même, précisément, selon le directeur de la maison, Gaël Nadaud :  « en effet, le standing que demande l’étoile et notamment en terme de masse salariale est énorme et c’est bien ce que la société paye aujourd’hui le passif de l’étoile Michelin et non pas la perte de l’étoile Michelin. » C’est la maison elle-même qui a demeure sa mise en redressement afin d’éviter sa liquidation.

Maurey chez Baccarat

Olivier Maurey © GP

Olivier Maurey © GP

Géré depuis belle lurette par Guy Martin, le Cristal Room Baccarat, qui est à la fois le show room de la grande maison de cristallerie lorraine, installé dans l’ancien hôtel de Noailles sur la chic et champêtre place des Etats Unis, change de partenaire gourmand et d’orientation. Elle devrait être transformée en brasserie gourmande sous la conduite d’Olivier Maurey, le patron de Ludéric et Fêtes, qui assure déjà la direction du Mini-Palais, du Café des Concerts, de la brasserie Champeaux sous la Canopée des Halles, du Ralph’s, de la restaurant du Golf de Saint-Cloud, sans omettre sa participation dans l’Ami Louis, les Lyonnais et Benoît avec Alain Ducasse.

Ellis épinglé

Michael Ellis © Michelin

Michael Ellis © Stéphane de Bourgies

Il a été fait discrètement chevalier de la légion d’honneur, comme le fut avant lui, dans ces mêmes fonctions, son prédécesseur Jean-Luc Naret. Michael Ellis, le directeur des guides Michelin a fait ainsi partie de la promotion du 1er janvier 2017, sur les quotas du premier ministre. Le patron du guide rouge pourra donc arborer le ruban… rouge, comme sa supérieure hiérarchique, l’énarque Claire Dorland-Clauzel, également chevalière depuis une décennie, dont il est désormais l’égal devant la République Française.

Kofoed à l’amende

Rasmus Kofoed © RK

Rasmus Kofoed © RK

Noma, la star deux étoiles  de Copenhague dirigé par René Redzepi, jadis classé meilleur restaurant du monde par les 50best avait provoqué une intoxication alimentaire massive de sa clientèle suite à une contamination par des huîtres « mal surveillées ». C’est autour de Géranium, le trois étoiles de Rasmus Koefed, ex lauréat du Bocuse d’Or, de faire l’objet d’un sévère avertissement et d’une mise à l’amende des services d’hygiène de la capitale danoise. Motif: des fruits de mer conservés à des températures trop élevées, des taches noires, vertes et blanches sur certaines étagères du garde-manger… Coût de l’amende (relativement modérée): 20.000 couronnes soit 2700 €. De là penser, comme William Shakespeare, qu’il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark…

L’hypothèse Petit

Laurent Petit © GP

Laurent Petit © GP

Le plus discret des grands chefs du lac d’Annecy et de ses abords, c’est lui. Laurent Petit, natif de Haute-Marne, rallié à la Savoie depuis belle lurette, qui s’est créé un petit empire, avec le Contre-Sens, le Café Brunet et cette maison superbe désormais affiliée au Relais & Châteaux, son Clos des Sens deux fois étoilé depuis tant et temps,  domine son monde et le paysage local depuis les hauts d’Annecy-le-Vieux. Le magicien Petit est le créateur vrai, unique, singulier, d’une cuisine lacustre et végétale qui lui appartient en propre. Il a embelli sa demeure, devenu un hôtel de grand charme, ses salons au mobilier design, son personnel motivé, son épouse Martine, alliant charme et compétence, ses prix souvent de 50 % inférieur à ses grands voisins. La venue proche de Jean Sulpice à Talloires ne lui fait pas peur. Non plus que la proximité de Yoann Conte à Veyrier-du-Lac et Marc Veyrat à Manigod. Au contraire, il estime qu’avec la proximité de la Suisse et la belle clientèle locale ou étrangère venue des parages helvètes,  la région d’Annecy pourrait figurer le prochain Saint-Sébastien français. Et si le prochain trois étoiles hexagonal c’était lui? Réponse le 9 février prochain.

Michelin et les bibs en folie

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Le Michelin France ne sort que dans un mois. En revanche, l’équipe Michelin autour de Michael Ellis a organisé en fanfare le lancement de ses nouveaux bibs gourmands consacrant les meilleurs rapports qualité-prix du guide. Le fameux bib rouge qui consacre des tables proposant des menus soignés à prix modérés à 31 € en province et 36 € à Paris, consacrant des tables en vogue comme Maloka dans le 9e, Jouvence dans le 12e, N°41, au 41 de l’avenue Mozart dans le 16e, et Mensae dans le 19e, de Thibaut Sombardier, dans la capitale, a fait cette année l’objet d’une belle campagne médiatique orchestrée par le patron des guides Michael Ellis, qui a payé de sa personne à Paris, mais aussi en province, avec des voyages à répétition, de Tours à Marseille, en passant par Lyon. Bref, une vrai tournée préparant les choses sérieuses de début février…

Marco Pelletier: du Bristol au Vantre

Marco Pelletier © DR

Marco Pelletier © DR

Il a été huit ans durant « le » sommelier du Bristol, après avoir oeuvré au Taillevent, chez Rostang et au Moulin de Brantôme du temps de Régis Bulot. Québécois, natif de Montréal, rallié à l’hexagone deux décennies, Marco Pelletier, qui est toiujours consultant pour des domaines en Champagne (Michel Gonet) et à Bordeaux (Galouchey) s’est associé avec le franco-italien Iacopo Chomel, ancien chef du Passage dans le 11e, pour reprendre une trattoria rue de la Fontaine au Roi et la transformer en table d’aujourd’hui, dédiée à la cuisine du marché et aux grands vins servis au verre ou en flacons à prix de raison. Le nom du lieu: Vantre. Une manière de contracter avec drôlerie et invention ventre et antre. Le téléphone: 01 48 06 16 96.

La nouvelle donne du Royal Monceau

Rémy Van Peteghem © GP

Rémy Van Peteghem © GP

Le Royal Monceau, qui se cherche une neuve identité culinaire, a embauché l’automne dernier, en tant que chef exécutif, Rémy Van Peteghem, qui a notamment oeuvré  à Hong Kong, où il fut chef du Gaddis, et à New York, au Peninsula. Son rôle: aider dans leur logistique, problèmes quotidiens, d’emploi, technique et de personnel, les restaurants maison, Matsuhisa, géré par Nobu, qui redevient la Cuisine à l’heure du petit déjeuner et du brunch, et le Carpaccio, l’italien étoilé de la maison. Première tâche: trouver un remplaçant à Roberto Rispoli, le chef parti rejoindre le groupe Mavrommatis, dont il doit diriger l’ensemble de la restauration et de l’événementiel. Le profil du postulant: être italien, étoilé de préférence, et avoir travaillé en France. Seconde tâche: donner un air nouveau à la cuisine du bar maison en ajoutant une note classique et très française à la carte standard, qui verse dans le burger, la Caesar Salad et le Club Sandwich. Au programme futur: blanquette de veau, sole meunière, boeuf  bourguignon.<

Les Sibuet débarquent à Saint-Barth

Vue de la terrasse © Villa Marie – St Barth / L. Benoit)

Vue de la terrasse © Villa Marie – St Barth / L. Benoit

Ils sont partout dans l’hexagone, développant leur empire depuis Megève et la Savoie. Présents aux Fermes de Marie, au Lodge Park, au Mont Blanc, à l’Alpage du Pré Rosset, l’Alpette, dans la cité megevanne, comme à Val Thorens (Altapura), Avoriaz (les Dromonts),  Flaine (le Totem), Chamonix (le Montenvers), Lyon (la Cour des Loges), Ramatuelle (la Villa Marie), Tourtour (domaine de la Baume), Ménerbes (la Bastide de Marie), les Sibuet, Jean-Louis, Jocelyne et leurs enfants ont abandonné Paris, revendant les Enfants Terribles au chinois Ly. Mais ils viennent de s’implanter à Saint-Barth. Leur toute neuve Villa Marie a pris discrètement la place de l’ex-François Plantation, jadis réputée comme la meilleure table de l’île. L’hôtel de charme achève sa rénovation. La table est cosy et gourmande sur le mode classique. Aux commandes des fourneaux, Emmanuel Motte, formé, entre autres au Rosalp à Verbier et au Guanahani, passé jadis ici même, avant d’être chef-traiteur pour le très mode et local « Maya To Go », joue là une partition franco-française teintée de couleurs caraïbes, avec notamment un céviche de mahi mahi, bouillabaisse réinterprétée à sa manière avec les poissons des Antilles, ainsi qu’un blanc-manger coco/mangue/passion.

Stéphane Lelievre parie sur Curio

Stéphane Lelièvre © DR

Stéphane Lelièvre © DR

On connaissait Stéphane Lelievre aux Pins Penchés de Toulon. Cet actif chef/restaurateur, vice-président de Châteaux et Hôtels Collection, propriétaire d’un groupe familial de cinq restaurants varois, voulait  créer un hôtel de prestige. Ce sera chose avec la renaissance d’un bâtiment historique du XIe siècle de la Seyne-sur-Mer qui deviendra le Grand Hôtel des Sablettes, avec 75 chambres et suites, et sera premier adhérent français de la chaîne Curio: celle-ci regroupe, dans le cadre du groupe Hilton, 90 hôtels dans le monde au caractère unique. Stéphane assurera la gestion de trois restaurants dont un gastro du futur hôtel, ainsi que la table de la plage. Ouverture prévue: été 2017.

Le Fouquet’s ferme et se rénove

La salle du Fouquet's © Groupe Barrière

La salle du Fouquet’s © Groupe Barrière

C’est le temps des grands travaux pour l’Hôtel Fouquet’s Barrière qui ferme ses portes avenue George V jusqu’au 30 juin 2017, afin de rénover l’ensemble de ses chambres et suites sous la houlette de Jacques Garcia. La maison, qui a supprimé sa table étoilée le Diane, va repenser son offre de restauration suivant un mode à définir. A terme en 2018, dix nouvelles chambres et suites devraient voir le jour, se dotant d’une belle vue sur les Champs-Elysées. Quant à la brasserie Fouquet’s et son bar l’Escadrille, ils resteront ouverts jusqu’au 24 février afin de pouvoir accueillir le traditionnel dîner des Césars, avec les personnalités du cinéma français et international. Ils rouvriront à leur tour le 1er juin 2017.

Les chuchotis du lundi: sursis pour La Cazine, Maurey chez Baccarat, Ellis épinglé, Kofoed à l’amende, l’hypothèse Petit, Michelin et ses bibs, Marco et son bistrot, Rémy change le Royal Monceau, les Sibuet débarquent à St-Barth, Lelièvre parie sur Curio, le Fouquet’s ferme” : 1 avis

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