Hôtel des Vosges

Jean et Eric Wehrung © GP

Cette maison douce, on la connaît depuis tant et temps. Elle a su ne pas changer, se moquer des modes avec superbe. Elle eut jadis son étoile. Vit aujourd’hui en étant absente du Michelin. C’est pourtant la même famille qui est aux commandes, Jean le père, qui a passé le relais à son fils Eric, est toujours à l’accueil. Le personnel motivé sert avec gentillesse, vantant cette pension soignée au cœur d’un village idéal des Vosges du Nord et sa cuisine de cœur qui n’a aucunement tourné le dos aux traditions d’Alsace.

Consommé aux quenelles de moelle © GP

Ce qui vous attend là? Du bon, du simple – quoique pas tant que ça -, du rassurant, du classique chic. Bref, du régional fort bien mené qui a nom galantine de volaille au foie gras, servie avec des légumes à la grecque, consommé Henri IV avec ses quenelles à la moelle (ou « möriknepfle »), sandre en papillote, truite au bleu, généreux coq au riesling, servie avec des nouilles alsaciennes ou/et d’impériales pommes croquettes, vacherin glacé version mini, glaces maison, crème caramel avec sa splendide chantilly pareillement maison: autant de choses exquises et connues, qui sont là comme des leçons de choses.

Coq au riesling © GP

La salle fait face à la vallée, à la forêt, au château, comme dans un poème de René Char qui passa ici l’hiver 1939/40 (« Je t’ai montré la Petite Pierre, la dot de sa forêt…« ). Les tables sont bien nappées. La carte des vins fait honneur à la région dans tous les cépages, et les pinots noirs de Trimbach, Hurst, Muré, Becker sont des moments de grâce. Voilà une maison qui fait honneur à sa région si gourmande et si hospitalière.

Crème caramel et chantilly © GP