Buddha-Bar
« Paris 8e: les vingt ans du Buddha-Bar »
Le Buddha Bar ? Une aventure démarrée en 1996, soit il y a pile vingt ans, qui fut d’abord franco-française, avant de conquérir le monde. Le bon truc maison ? Un cadre exotique, une (forte) ambiance musicale, une déco baroque avec le fameux bouddha géant qui trône impérial dans la vaste salle avec son haut plafond, les mezzanines, le bar, les tablées nombreuses et les plats qui empruntent au Japon, à la Thaïlande, à la Chine, au Vietnam, revoyant la cuisine asiate sur le mode fusion.
Ce qui fut une expérience est devenu un business qui s’exporte avec trente enseignes dans le monde, de Dubaï à Manille, via Hong Kong, NY et Moscou. La table parisienne, proche de la place de la Concorde et du Faubourg Saint-Honoré, à laquelle on accède par un vaste escalier, on aurait tendance à l’oublier. Ce qui n’est pas le cas des touristes gourmands qui viennent boire de fringants cocktails ou du gevrey chambertin en mangeant des california rolls. Il est vrai qu’après pas mal de tâtonnements, tout ce qui est servi ici est d’une franche qualité. Makis/rolls créatifs avec saumon, avocat, foie gras, crevettes et boeuf mi-cuit et autres ceviches enchantent.
Un duo de chefs fort sérieux, le japonais Iimura Shigeki, qui a en charge l’ensemble des tables du groupe, et le français Frédéric Branchu, qui officie ici même en permanence, pratiquent de jolies gammes sur le mode « Pacific Rim » avec des produits de qualité. Rolls en folie, salade de poulet grillé sauce sésame, cabillaud sauce miso, crevettes au curry rouge, thon mi-cuit au sésame et shitakés, et, côté desserts, le galet au chocolat avec sa mousse café, vanille, miso, sur un crumble de chocolat, ou les glaces et sorbets lait de coco, pêche de vigne ou thé vert font des dînettes de grand charme, épicées mais pas trop.
Parmi les jolies surprises au verre, le sancerre blanc sec de Pascal Jolivet ou le château Cadet en bordeaux de la famille Mitjavile remplissent bien leur office. Voilà des liquides séducteurs épousant, sans forcer, une cuisine haute en couleur.