Stresa

Tous les Faiola © GP

Les Faiola ? On les vénère et on les aime. Comme on raffole de leur maison années 1950 revue et corrigée avec un goût artiste, des clins d’œil à César et Arman. Voilà une demeure qu’on juge à l’aune du bonheur qu’elle apporte. Les cinq frères – Toni et Claudio, les deux jumeaux, plus Rinaldo, Lucio, Marco et le neveu Rinaldo, sont qui en salle, qui en cuisine – les deux derniers – jouant une partie vive, ludique, soignée.

Pizza aux truffes © GP

Leur « truc »: une sorte de simplicité royale, de qualité exacerbée, de sobriété sans fard, de complicité jamais convenue qui en fait une maison unique à Paris. Bien sûr, on aime chez eux ces couplets sur le thème de l’Italie heureuse, comme les courgettes fleurs farcies, les artichauts poivrades en marinade, les gamberi avec mayonnaise et avocat, la pizza extra fine à la truffe et fonduta, l’œuf poché au sarrasin décortiqué et truffe blanche, qu’on picore façon amuse-gueule parfaits.

Artichauts poivrades © GP

Les « liquides » mettent le coeur en joie (Spritz, Americano, Negroni, mais aussi le plus sérieux Guidalberto, le 2e vin de la Tenuta San Guido qui produit le Sassicaia dans les Bolgheri toscans). Les pâtes (spaghetti alle vongole, ravioli ricotta et citron) ravissent. Le parterre, entre boiseries, luminaires Art déco, banquettes rouges et recoins, a le chic de se montrer juste à peine. Les medias, le cinéma, la presse sont ici chez eux.

Spaghetti aux palourdes© GP

Jérôme Seydoux est là non loin de Jean-Pierre Elkabbach et son complice d’Europe1 Ramzi Khiroun. Tous oublient ici les velléités de régime pour prendre là quelques grammes de douceurs euphorisantes. Le gratin de fraises des bois comme le tiramisu sont des instants bénis. On comprend là que ce sont, pour tous, même si l’addition n’est guère tendre, la maison du bonheur.

Tiramisu © GP