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Les chuchotis du lundi : Feck à Chalons-en-Champagne, Chartier fête ses 120 ans, Leroux à Doha, Denon chez Rech, Rispoli tire sa révérence, la Liste le retour, la Martinique défie St Barth, Ducasse à Vézelay

Article du 21 novembre 2016

Jérôme Feck reprend l’Hostellerie d’Angleterre

Jérôme Feck © GP

Jérôme Feck © GP

Il était l’un des jeunes loups du vignoble champenois, chef au Relais & Châteaux la Briqueterie à Vinay, où le remplace son second Thomas Debouzy. Jérôme Feck, 35 ans, natif de Langres, passé chez Michelon aux Berceaux d’Epernay, au Foch à Reims, au Royal Champagne à Champillon-Bellevue, à l’Hostellerie de Levernois à Beaune, a racheté l’Hôtel d’Angleterre de Jacky Michel, qui fut longtemps étoilé à Chalons-en-Champagne, mais aussi sa brasserie les Temps Changent. Le challenge de Jérôme: vite retrouver l’étoile perdue à l’Hôtel d’Angleterre. Tandis que celui de son second Thomas Debouzy à Vinay: conserver l’étoile de la Briqueterie. Tâche qui devrait être à la fois logique et aisée pour les deux, avec, pour le second, l’aide du pâtissier maison, Eymeric Prévost.

Chartier fête ses 120 ans

Le décor © GP

Le décor © GP

Bouillon populaire dès 1896, monument historique du vieux Paris, Chartier a gardé son air de brasserie généreuse et éternelle des abords de l’Opéra, de la République et de la rue Montmartre, sous l’égide des Joulie qui ont repris le lieu sans en bouleverser l’esprit. Plats à l’ancienne, service en rondin, volutes art nouveau dans une salle monumentale avec ses banquettes, cuivres et miroirs, petits prix qui provoquent des queues de folie aux heures des repas: voilà un plus que centenaire en pleine forme et de belle humeur qui fête son anniversaire, jusque fin novembre, avec des plats de mémoire savamment maintenus. Potage Crécy, oeuf Soubise, lieu Dugléré, sauté de veau Marengo, pomme bonne femme, crêpes du Couvent, tirés du classique Gouffé de 1881, seront proposés à prix … Chartier (les hors d’oeuvres démarrent à 1 €, les plats à 8,50 € et les desserts à 2,20 €).

Anthony Denon chez Rech

Anthony Denon © PIerre Monetta © GP

Anthony Denon © Pierre Monetta

Jeux de chaises musicales dans et hors le groupe Ducasse: Damien Leroux, chef de Rech, remplace Frédéric Larquemin, qui quitte le restaurant Idam, situé au cœur du Musée de l’Art Islamique de Doha, pour rejoindre, lui, le Trianon Palace à Versailles, et reprendre la place de Simone Zanoni, parti au George du George V. Les fourneaux de Rech seront donc dirigés par le jeune Anthony Denon-Madinska qui a fait ses armes au Crillon et chez Drouant, avant de rejoindre le Louis XV à Monaco en 2010. Deux ans plus tard, il intègre l’équipe du restaurant Alain Ducasse au Plaza Athénée pour, en 2013, devenir chef de cuisine adjoint au sein du Meurice-Alain Ducasse. Chez Rech, cet adepte de la cuisine de l’essentiel va approfondir sa connaissance des produits de la mer, en compagnie du dynamique directeur Eric Mercier, avec pour objectif évident de redonner à la maison son étoile envolée l’an passé.

Damien Leroux © Pierre Monetta

Damien Leroux © Pierre Monetta

Robert Rispoli quitte le Royal Monceau

Robert Rispoli © Maurice Rougemont

Robert Rispoli © Maurice Rougemont

Il était l’un des rares italiens étoilés au Carpaccio du Royal Monceau (avec Alberico Penati également à Paris, Stefano d’Onghia qui en possède deux à Mulhouse au Cortile et Fabio Bragagnolo à la Casa del Mar en Corse): Roberto Rispoli quitte le palace où il officie depuis six ans et où il a conquis la gloire, après avoir travaillé au Don Alfonso sur la côte amalfitaine et pour Alain Ducasse à l’Andana en Maremme. Ce natif de Pompéi, fidèle à sa Campanie natale, ne part pas en Italie, mais deviendrait, à Paris, le chef des frères Mavrommatis pour toute leur activité traiteur, mais aussi pour leur futur restaurant de l’avenue Paul Doumer.

La Liste, le retour

Brigitte et Benoît Violier, lors de la 1ere présentation de la LIste au Quai d'Orsay © GP

Brigitte et Benoît Violier, lors de la 1ere présentation de la LIste au Quai d’Orsay © GP

La Liste, compilation à l’ordinateur, au fil d’un mystérieux algorithme, des mille meilleures tables du monde, telles que définies par les guides et sites, avait fait beaucoup parler l’an passé. Elle était apparue comme une judicieuse manoeuvre franco-française pilotée par le Quai d’Orsay pour contrecarrer l’influence du très british World’s 50 Best. Toujours présidée par l’ambassadeur et président d’Atout-France, Philippe Faure, la Liste revient cette année. Elle présente son nouveau classement le lundi 5 décembre prochain non plus au Quai d’Orsay, comme la première fois, mais à l’Ecole Ferrandi. La question, qui sera bien sûr sur toutes les lèvres, est de savoir qui remplacera, à la première place, Benoît Violier, chef-patron de l’Hôtel de Ville de Crissier, décédé tragiquement, un mois après la sortie de la dite Liste, le 31 janvier 2016, suicidé avec une arme de poing, pour des raisons toujours inexpliquées. Mais sa maison, reprise par son épouse Brigitte et son chef Franck Giovanini, trône toujours au sommet de la gourmandise helvète.

La Martinique défie St Barth

Sous la halle avec Marcel Ravin © GP

Sous la halle avec Marcel Ravin, Jacques Merle, Richard Toix, Hermance Carro, Pascal Favre d’Anne, Stéphan Perrotte, Claire Verneil © GP

Une pléiade de chefs étoilés et MOF, mais aussi d’artisans poissonniers ou confituriers du même acabit, des conférences et des « master classes » à l’école hôtelière de Bellefontaine, le marché des chefs sous la grande halle de Fort de France, des repas de prestige à quatre ou six mains, mettant en valeur les femmes (Julia Sefdefdjian, Caire Verneil, Hermance Carro), le tout parrainé par le régional de l’étape Marcel Ravin, qui possède table locale et fait parler de lui à Monaco: voilà ce que fut, durant une folle semaine ensoleillée avec quelques averses rafraîchissantes le premier « Martinique Chefs Festival ». L’organisation sous la houlette de Jacques Merle et Samia Dufour, se nomme « Taste of Martinique », en référence, clin d »oeil ou pied de nez au Taste of St Barth, plus bling bling, chic et commercial, de la voisine Saint-Barthélémy qui a surtout, lui, pour but de remplir ses bijoux hôteliers plutôt vides hors saison. En Martinique, on a fait plus convivial, pédagogique et populaire avec un épisode très remarqué: des MOF expliquant leurs parcours devant une salle comble d’élèves bouche bée. On attend le second festival l’an prochain.

Béatrice Fabignon, Jacques Pourcel, Claire Verneil, Philippe Joannès © GP

Béatrice Fabignon, Jacques Pourcel, Claire Verneil, Philippe Joannès © GP

Ducasse et les siens reprennent à Vézelay

L'Espérance à Vézelay © DR

L’Espérance à Vézelay © DR

Alors qu’on pensait qu’un groupe chinois était sur les rangs pour reprendre l’Espérance à St Père Sous Vézelay, c’est le groupe Hôtel & Food Disrupt Partners, fondé par Guillaume Multrier et Alain Ducasse, qui s’y colle en rachetant la demeure historique de Marc et Françoise Meneau, qui avait fermé l’an passé après une liquidation judiciaire. Annoncée dimanche soir par notre confrère Food & Sens, la nouvelle va faire grand bruit dans le Landerneau gourmand. Chambres à rénover, cuisine à remettre en  route, avec trente trois embauches prévues pour un prix d’achat de 1,4 millions €… On en reparle évidemment.

A propos de cet article

Publié le 21 novembre 2016 par

Les chuchotis du lundi : Feck à Chalons-en-Champagne, Chartier fête ses 120 ans, Leroux à Doha, Denon chez Rech, Rispoli tire sa révérence, la Liste le retour, la Martinique défie St Barth, Ducasse à Vézelay” : 3 avis

  • Bravo Gilles , mais c’est par le Facebook d’Albert que je lis ce blog d’où ma confusion !!

  • Je découvre , je me régale ! Bravo Albert et ceux qui ont contribué le cas échéant!
    Florence

  • Mike

    Humm… Départ du Royal Monceau de Laurent André il y a quelques mois et maintenant de Robert Rispoli… Coïncidence ?

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