Le Bar Hemingway au Ritz
« Paris 1er : Colin Field, « the » barman »
Notre correspondant de la côte d’Azur, Alain Angenost, en goguette à Paris, a redécouvert pour nous le Bar Hemingway du Ritz. Mythique !
La crème de la crème de la littérature, musique, cinéma, mode & co, commence ou finit sa soirée au bar Hemingway du Ritz. Les fantômes des disparus célèbres, dont celui qui en a donné son nom, doivent sûrement s’y retrouver après la fermeture, trinquant aux bons moments qu’ils y ont passés. Après Michel Bigot, Jean Jacques Charbonnier et Vincent Lhotellier qui se sont suivis en tant que chefs barmen de ce palace historique, Colin Field marque d’une empreinte indélébile le Bar Hemingway (ex petit bar) depuis son ouverture en 1994. Créateur de fabuleux cocktails dont le Picasso Martini, Serendipity, honoré du meilleur « Dry Martini in the World », cet attachant et grand personnage au caractère entier se redécouvre avec plaisir.
Durant la fermeture du Ritz pour rénovation, il n’a pas chômé, appelé comme consultant pour d’illustres adresses à travers le monde ou demandé (en autres) pour des démonstrations dans le Venise Simplon-Orient-Express et au Belmond Hôtel Cipriani-Venise. Air France, avec qui il collabore souvent, lui demande ses services au cours de vols prestigieux, comme en 2013, inaugurant lors d’un Paris-New York, le bar à cocktails le plus haut du monde dans ses premières et business.
Sacré meilleur barman au monde par le magazine Forbes en 1997, 2001 et 2004, premier barman inscrit dans le Who’s Who français en 2011, il est également l’auteur de « Les Cocktails du Ritz Paris » , signé de son nom complet, Colin-Peter Field, et préfacé par une de ses inconditionnelles, Kate Moss. Cet éternel jeune homme pétille toujours derrière son bar comme les bulles d’un grand champagne. Et c’est en pensant à sa profession et pour lui apporter sa petite pierre qu’il a co-créé le concours des MAF (meilleurs apprentis) et des MOF barmans. Au fait, les meilleurs hot-dogs à l’extérieur d’un stade de baseball (dixit Forbes) et les savoureuses tapas sont les délicieux accompagnements sortis de l’imagination du maître des lieux, à consommer avec modération comme ses magiques cocktails.
Adolescent dans les années 60, j’ai eu la chance de respirer souvent l’atmosphère fine et réellement luxueuse de cette maison, au petit bar en particulier, ou à l’Espadon. Le haut luxe, c’est la discrétion. Voilà pourquoi je me sens étranger dans le nouveau Ritz, qui n’a plus rien de « ritzy ». Il y a peu d’années, j’ai visité ce bar de carte postale sottement renommé Hemingway. Quand j’ai commandé un dry, on m’a sorti un verre déjà préparé d’un congélateur de l’arrière-boutique, à se demander si votre barman ne l’achète pas en cubitainer chez Lidl. Je vous trouve très gentil monsieur Pudlowski, un peu trop cependant.